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  • 23/11/2020 à 15:16

Affaires des écoutes : le procès de Nicolas Sarkozy suspendu jusqu’à jeudi

Affaires des écoutes : le procès de Nicolas Sarkozy suspendu jusqu’à jeudi
Nicolas Sarkozy comparaît à partir de lundi 23 novembre à Paris dans l'affaire des « écoutes » aux côtés de son avocat Thierry Herzog et de l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert, dans un procès sans précédent sous la Ve République. 
Avant lui, un seul ancien président, Jacques Chirac, a été jugé – et condamné en 2011 – pour les emplois fictifs de la Ville de Paris, mais il n'a jamais comparu devant ses juges en raison de son état de santé.
Dénonçant un « scandale qui restera dans les annales », Nicolas Sarkozy, 65 ans, promet d'être « combatif » devant le tribunal correctionnel de Paris et clame ne pas être « un pourri ».
L'ex-chef de l'État est arrivé au tribunal vers 13 h 20 face à une nuée de caméras, sans faire de déclaration.
Le procès doit durer jusqu'au 10 décembre, reste toutefois soumis aux aléas de l'épidémie de Covid-19 et pourrait être renvoyé à la demande de Gilbert Azibert, 73 ans, pour raisons médicales.
Le procès a été suspendu jusqu'à jeudi 26 novembre après que la juge a ordonné une expertise médicale de Gilbert Azibert.

L'affaire des « écoutes », également appelée affaire « Bismuth », trouve son origine dans un autre dossier judiciaire qui menace Nicolas Sarkozy : les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 qui lui valent une quadruple mise en examen. Dans ce dossier, les juges avaient décidé en septembre 2013 de placer l'ancien président sur écoutes et découvert, début 2014, qu'il utilisait une ligne secrète, sous l'alias « Paul Bismuth », pour communiquer avec Thierry Herzog.
Selon l'accusation, certaines de leurs conversations ont révélé l'existence d'un pacte de corruption : Nicolas Sarkozy a, par l'intermédiaire de son avocat, envisagé d'apporter un « coup de pouce » à Gilbert Azibert pour un poste à Monaco qu'il convoitait – et qu'il n'a jamais obtenu.
En contrepartie, ce haut magistrat a fourni des informations couvertes par le secret sur une procédure engagée par l'ex-chef d'État devant la Cour de cassation en marge de l'affaire Bettencourt.
Nicolas Sarkozy, qui avait bénéficié d'un non-lieu dans ce dossier fin 2013, avait saisi la haute juridiction pour faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels, susceptibles d'intéresser la justice dans d'autres procédures.
Dans les conversations fleuries avec son avocat, socle de l'accusation, l'ex-président s'engageait à intervenir en faveur de Gilbert Azibert. « Moi, je le fais monter », « je l'aiderai », dit-il ainsi à maître Herzog. Quelques jours plus tard, il déclare qu'il a renoncé à toute « démarche » auprès des autorités monégasques.
Pour les enquêteurs, ce revirement soudain pourrait venir de la découverte par les deux hommes que leurs téléphones officieux étaient sur écoutes.
« Tout ça, ce sont des petits bouts de phrase extraits d'un contexte », a balayé lundi matin sur France Info Paul-Albert Iweins, avocat de Thierry Herzog, évoquant uniquement « des conversations entre amis de très longue date ».
« C'est une affaire que le général de Gaulle aurait qualifiée d'affaire de cornecul et dont on essaye de faire une affaire d'État », a-t-il ajouté.
Dans un réquisitoire sévère en octobre 2017, le Parquet national financier (PNF) avait comparé les méthodes de Nicolas Sarkozy à celles d'« un délinquant chevronné ».
Retiré de la politique depuis sa défaite à la primaire de la droite fin 2016, mais toujours très influent à LR, il encourt dix ans de prison et un million d'euros d'amende pour corruption et trafic d'influence, comme ses coprévenus – jugés en sus pour violation du secret professionnel. Les trois prévenus contestent tout « pacte de corruption ».
Agences
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