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  • 11/02/2019 à 10:17

Algérie : Abdelaziz Bouteflika briguera un 5e mandat

Algérie : Abdelaziz Bouteflika briguera un 5e mandat
Abdelaziz Bouteflika, 81 ans et au pouvoir depuis deux décennies en Algérie, a annoncé, dimanche, qu'il sera candidat à sa propre succession pour un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril.
Après l'annonce de son parti la veille, le président sortant a officialisé sa candidature dimanche 10 février.
Il briguera donc un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril, malgré des problèmes de santé qui l'ont considérablement affaibli.
Systématiquement réélu au 1er tour avec plus de 80 % des voix, le chef de l'État, qui a annoncé sa candidature dans un "message à la Nation" diffusé par l'agence officielle APS, sera le grand favori du scrutin.
À moins d'un mois de la clôture officielle des candidatures, le 3 mars à minuit, cette annonce met un terme à d'interminables spéculations, entretenues par le silence d'Abdelaziz Bouteflika sur ses intentions, malgré les appels insistants de son camp depuis près d'un an à ce qu'il se représente.

Rassurant sur sa santé

Cloué dans un fauteuil roulant par un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013, le président Bouteflika n'apparaît plus que rarement en public – la dernière fois le 1er novembre 2018 – et ne s'exprime plus publiquement.
Dans son "message à la Nation" diffusé dimanche par l'APS, le président Bouteflika devance les critiques sur son état de santé, qui selon certains de ses opposants le rend inapte à gouverner.

"Bien sûr, je n'ai plus les mêmes forces physiques qu'avant, chose que je n'ai jamais occultée à notre peuple", écrit le chef de l'État. "Mais la volonté inébranlable de servir la Patrie ne m'a jamais quitté et elle me permet de transcender les contraintes liées aux ennuis de santé auxquels chacun peut être un jour confronté".

Promesses de "réformes" et de "changements"

Dans son message, Abdelaziz Bouteflika désamorce également les critiques de ceux qui l'accusent de vouloir accaparer, à son profit ou celui de son clan, le pouvoir, en promettant, s'il est élu, la convocation d'une "Conférence nationale" regroupant "toutes les forces politiques, économiques et sociales de la Nation".
Cette conférence sera chargée de faire émerger un "consensus sur les réformes et les changements" que devra engager l'Algérie, indique Abdelaziz Bouteflika, qui précise toutefois que c'est lui qui s'occupera de la concrétisation des conclusions de la conférence.
Parmi les thèmes qui seront abordés figurent, entre autres, "une présence plus forte des jeunes" au sein des institutions politiques, la volonté de "vaincre le fléau de la bureaucratie", la "mise en place de mécanismes de démocratie participative", ou encore des réformes économiques "sans dogmatisme aucun".
Artisan du retour à la paix en Algérie après 10 ans de sanglante guerre civile, Abdelaziz Bouteflika a profité de la hausse du prix du brut entre 2004 et 2014 pour lancer de vastes programmes d'infrastructure (logements, routes...) et désendetter le pays.  Mais l'économie algérienne reste ultra-dépendante des hydrocarbures et son 4e mandat a été marqué par la chute des cours qui ont durement touché l'économie de l'Algérie, où un tiers des jeunes de moins de 25 ans est au chômage.
Pour l'heure, seuls Abderrazak Makri, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti islamiste algérien, et le général à la retraite Ali Ghediri, pourfendeur du pouvoir et jusqu'ici inconnu du public, ont annoncé leur intention d'être candidat.
Agences
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