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  • 08/11/2022 à 09:52

Attention au « Tout mauvais si je n’y suis » !

Attention au « Tout mauvais si je n’y suis » !
Il paraît de plus en plus évident que se généralise, chez nous, le malqu’on croyait spécifique au secteur politique où l’égotisme commandepresque toutes les interactions et toutes les considérations.

En effet,cela fait un bout de temps qu’on le sent envahir les secteurs surlesquels on comptait – et on compte encore – pour immuniser notresocialité des partis pris, de l’envie, de la jalousie, du narcissisme, duclanisme et de tant d’autres défauts. Il s’agit évidemment dessecteurs de l’éducation, du savoir, de la pensée, de la culture et de lacommunication.
Le dernier exemple en date est sans doute celui des JournéesCinématographiques de Carthage, ou plus précisément leur 33 èmeédition de 2022 dont la clôture a suscité des commentaires variésallant de l’approbation enthousiaste au dénigrement le plus virulent,en passant par la critique objective, la seule digne de foi.

Celle-ci amis le doigt sur des insuffisances auxquelles nulle édition et nulleéquipe de direction n’avaient échappé auparavant et qu’ilconviendrait de rattacher à des facteurs dont il importe de discuterfranchement et objectivement, dans des séances d’évaluationconstructives et sereines, avec une participation aussi large quepossible des gens de la cinématographie, toutes spécialitésconfondues, mais aussi des gens de la culture en général, voired’autres secteurs intéressés et pouvant s’impliquer.

Mais pourl’essentiel, quoi qu’on en dise, la 33ème édition des JCC n’a pasdémérité, surtout en termes de programmation, et une évaluationobjective le montrerait.

Reste cet éternel refrain du tapis rouge,pourquoi en rougir, il ne fait que nous renvoyer notre image, notrefaçon d’être et de nous voir : les uns s’y complaisent, les autres s’endétournent ; mais le cinéma est pour tout le monde, chacuncherchant à y faire son cinéma.
Quant à l’âme et l’esprit que TaharChériaâ, pertinemment évoqués pour la circonstance, a mis à la basede cet événement culturel exceptionnel, surtout par sa portéecivilisationnelle, il faudra bien en reparler sérieusement etprofondément, en tournant le dos à ceux qui cherchent à s’approprierles JCC, par un égotisme morbide, et à ceux qui après un demi-siècles’érigent en nouveaux historiens de la cinématographie tunisienne,sans égard au bon sens et à l’honnêteté intellectuelle.

Mais au-delà des JCC, le mal est à soigner dans plusieurs autressecteurs, surtout dans l’enseignement et les médias. Une nouvelleéthique du vivre-ensemble, soutenue par une solide et dynamiqueculture appropriée, devrait présider à l’ancrage d’un état d’espritaltruiste, bâti sur le sens du partage et de la reconnaissance du droità chacun à la présence, à la participation, à l’action et à lacommunication.

Nous sommes trop aliénés par le cercle fermé depetites assiettes privées. A quelque niveau du moindre pouvoir, on serabat sur la logique d’un groupe fermé, tournant le dos auxcompétences considérées comme une menace d’ombre et audynamisme altruiste considéré comme le concurrent intraitable de lalogique des intérêts privés.

Ouvrons-nous les uns aux autres sans trop de calcul ni un surplus defrontières. Ainsi seulement peut-être l’avenir nous sourira ! Si ce n’estpour nous, dans l’immédiat, ce sera pour nos enfants et les enfantsde nos enfants.

Par Mansour M’henni
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