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  • 30/05/2017 à 09:54

Béji Caïd Essebsi au G7 pour une haute idée de la Tunisie

Béji Caïd Essebsi au G7 pour une haute idée de la Tunisie

Par Mansour M’henni 

L’image de marque d’un pays n’est pas sans rapports à sa politique de développement et au rôle civilisationnel qu’elle peut jouer dans le concert international, même en contexte dissonant. 

C’est pourquoi les Tunisiens ont été très nombreux à saluer favorablement la participation honorable et honorée du président de la République Béji Caïd Essebsi au sommet du G7, la semaine dernière, à Taormina en Italie.

Il est évident que certains commentaires continueront à banaliser une telle manifestation et à remettre en question son intérêt pour notre pays, au nom du néo-impérialisme et du libéral-capitalisme sauvage. Nul besoin de s’attarder ici sur le caractère peut-être anachronique et peu réaliste de cette approche, surtout qu’elle a toutes ses raisons d’être au nom des libertés politiques désormais acquises en Tunisie. Cependant, force est de lui opposer une autre perception des choses et une autre perspective d’évaluation de l’événement.

Partons d’abord d’un constat difficile à mettre en doute : la position géostratégique de la Tunisie, sa profondeur historique et ses personnalités intelligentes de tous temps distinguées lui ont permis, malgré ses petites dimensions territoriales et la modestie de ses ressources naturelles, de compter comme un acteur actif, parfois déterminant, dans la gestion des questions internationales en termes de légalité, d’équité, de paix et de convivialité. Réussir l’entre-deux entre les tendances, souvent les tensions, les plus contraires, ce n’est pas donné à quiconque et la Tunisie y a souvent réussi. Et là, Bourguiba a bel et bien été pour l’essentiel.

Je me souviens que même dans les dernières années de son règne, et malgré mon rangement politique à l’époque du côté de l’opposition centriste de gauche (ayant été trop tôt dissuadé du bien fondé de l’extrême gauche), chaque fois que Bourguiba était internationalement accueilli, j’en tirais une grande fierté et un sentiment de profond attachement patriotique, au point d’en avoir les larmes aux yeux. Avec Bourguiba, cela n’a jamais été en défaut. Il faut reconnaître également que sur ce plan, avec Ben Ali non plus.

Difficile de commenter la prestation de Foued Mbazaa de ce point de vue, pour toutes les raisons qu’on imaginerait. Cependant, on ne saurait nier, toujours sur ce plan, le caractère catastrophique du passage de Moncef Marzouki : un passage malheureusement prolongé de façon abusive. La Tunisie y a donc laissé des plumes dans le concert des nations et en a hérité des plaies dont le traitement prendra un certain temps, de grands efforts et plusieurs sacrifices : le terrorisme étant la partie visible de cet iceberg gelé et gelant. On s’en souvient : en 2011, Obama, qui avait félicité lui-même Hamadi Jbali (plus pour le symbole que pour la personne), téléphoniquement, n’avait fait que charger sa Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de féliciter Marzouki. Sans parler du ministre de l’Agriculture qui l’avait accueilli, le 29 janvier 2012, dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, où il arrivait pour participer au 18ème Sommet de l’Union Africaine.

Aujourd’hui, sur ce registre au moins, le président Béji Caïd Essebsi est pleinement dans sa fonction présidentielle et il a été bien considéré à ce titre, moins pour sa propre personne (qui n’y est pourtant pas étrangère) que pour une haute idée qu’il donne de la Tunisie du passé, du présent et sans doute de l’avenir. C’est pourquoi, indépendamment de nos divergences politiques, nous devons nous attacher à cette façon de voir la Tunisie et l’améliorer toujours plus auprès de nos partenaires. Arrêtons donc de croupir dans une médiocrité de disputes de coins de rues et mobilisons-nous, tous, pour une Tunisie pour tous, dans les meilleures conditions du vivre-ensemble qui sont les vraies conditions de la démocratie. 
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