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  • 09/03/2021 à 11:36

Ce 8 mars... fenêtre sur l’avenir

Ce 8 mars... fenêtre sur l’avenir
Par Mansour M’henni

Le 8 mars de cette année vient de s’inscrire dans le passé, comme toutes les journées, et soncaractère festif a pris le temps de sa durée comme toutes les fêtes ; mais l’importance d’unetelle journée réside dans ce qu’on peut tirer pour édifier l’avenir et engager le destin despersonnes et des sociétés.
Pour le commun des gens, le 8 mars est « La Journée de la femme » ; pour les plusrenseignés, elle est soit la Journée internationale des femmes (appellation officielle de l’ONU)soit la Journée internationale des droits des femmes (dans certains pays).

On la doitessentiellement à la pensée socialiste depuis le début du XXème siècle. Sans doute, la femmea-t-elle gagné depuis en amélioration de son statut social et de ses conditions citoyennes, maisen est-on vraiment à l’essentiel requis ? Et si l’on croit y être dans certains pays ou dans descatégories sociales particulières, a-t-on assez avancé en termes de partage et d’égalité dans lamise en application des droits reconnus ? Bref, c’est bien le cas de redire : « L’art est long et letemps est court » !Le risque à éviter, pour de telles journées commémoratives, c’est qu’elles finissent en uncérémonial officiel où des gens du pouvoir (le plus souvent masculin) viennent conforter leurimage et mieux asseoir leur façon de voir, de gérer et de gouverner. Dans le meilleur des cas,elles tourneraient en parties de plaisir, ou de plaisirs et de loisirs cachant mal le déplaisir d’unefrustration étouffante et mal contenue.

L’important est pourtant bien évident : agir pour faire detelles circonstances une étape fondamentale de la « conscientisation » au vivre-ensemble oùles citoyens, de tous genres et de toutes catégories, seraient à considérer comme égaux enrapport au fonctionnement et à la gestion de la société.

Ils le seraient non comme « les dentsd’un peigne », selon le dicton classique, puisque les dents des peignes d’aujourd’hui ne sontplus égales ; mais juste comme des citoyens, à condition de doter la citoyenneté d’une égalitépratique en droits et en devoirs clairement définis, communément convenus et juridiquemententendus.

Or le piège peut être dans cette convenance commune et dans la pratique qui s’ensuit. En effet,dans toutes les sociétés, il y a des lois censées normaliser les rapports pour le meilleur de lacommunauté citoyenne ; mais on se rend compte souvent que ces mêmes lois sont piégées etqu’elles peuvent constituer elles-mêmes des fourmilières à plusieurs antres logeant les plusinouïes des interprétations et les plus injustifiées des décisions.

C’est pourquoi, me semble-t-il,la société doit se concevoir dans l’esprit de conversation et se construire dans la culture del’égalité entre les humains et du respect des différences naturelles comme des variationsenrichissantes et non comme des critères de ségrégation. Or cet esprit et cette culture sont àancrer dans la culture naturalisée (dans le sens où « la culture est une seconde nature ») cheztous les citoyens depuis leur première enfance et les premiers germes de leur consciencesociétale.

Cela commence évidemment dans la famille, dans l’école à ses différents niveaux etdans les espaces publics de culture civique.Qu’il me soit permis, à ce propos, de souligner et de saluer une expérience scolaire conduitedans une école de Nabeul autour d’un projet dit « Les Idéalistes 2020-2021 », comportant desactions culturelles destinées aux enfants et communiquées par une page privée du même nom,sur les réseaux sociaux. Pour ces enfants, le 8 mars 2021 a été une journée d’histoiresrevisitées, de nouvelles figures remémorées, de créations initiées et de valeurs revalorisées.

J’ai pu en prendre connaissance quand j’ai reçu en partage le lien d’un enfant récitant par cœurun petit poème que j’avais écrit pour la circonstance et que je venais de mettre en ligne sur mapage. En lisant les objectifs et les méthodes du groupe et en consultant certaines de sesactions, j’ai eu la ferme conviction que c’est un travail à prendre pour exemple. Je ne voudraiscependant pas le noyer dans une phrase de fin de chronique et j’invite plutôt à aller voir danscette page et à s’y attarder, mieux à s’y inscrire, et à en discuter.

Je promets d’y revenir. Maispour finir ici, voici le poème en question dédié à toutes les femmes. A tous les hommes aussipour qu’ils entendent la voix d’Aragon, « La femme est l’avenir de l’homme », en y ajoutant quel’inverse est aussi vrai.

Un huit mars
Je me sens beau
je me sens fierD’être un écho des voix des mères
Je me sens chaud de la douceur
Je me sens haut de la grandeurQui font danser le cœur des femmes
Et saliver mon fin calame
De la musique et de l’arôme
Du fol amour qui me fait homme
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