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  • 20/07/2019 à 15:15

Ce vendredi de tous les suspens !

Ce vendredi de tous les suspens !

Par Mansour M’henni

Ce vendredi du 19 juillet 2019 aura été un vendredi d’attente, détournant l’attention d’un débat qui semblait d’importance presque suspecte, celui portant sur les retraités.

A ce propos, la retraite a longtemps été confinée dans la signification du recul, de l’abandon, voire de l’incapacité. Il en est ainsi, à des nuances près, en langue arabe aussi. Or, cette perception du phénomène a été totalement bouleversée par l’évolution des sociétés des droits et de l’intelligence. Après les déboires d’une discussion sur les caisses sociales, qu’on paraissait vouloir revigorer au détriment des retraités, et après certaines mesures discutables, car faisant obstruction à la possibilité de l’Etat de continuer de tirer profit de certaines compétences après l’âge officiel de leur « assignation à l’honneur de la profession », les nouveaux termes de l’évocation de la question donnaient l’impression d’aller droit au cœur du problème. Cependant, l’ambiance préélectorale y introduisait un certain air de suspicion qui n’était pas pour arranger les choses.

Elections obligent, ceux des Tunisiens qui ne sont pas totalement dégoûtés par la politique et ceux qui, au contraire, y trouvent leur raison d’être, sont restés branchés sur le Palais de Carthage et la décision de son locataire attitré quant à sa décision de parapher ou non la loi électorale, après son amendement voté par l’Assemblée des représentants du peuple. Un vote qui, soit dit en passant, contraste avec l’ultime échec (le neuvième) de l’ARP à élire les membres du tribunal constitutionnel, une élection qui lui revient de droit et d’obligation constitutionnelle. Mais nos députés nous ont habitués à ce cinéma, devenu leur violon d’Ingres et leur arme de toutes les arrogances et de tous les défis !

Finalement, sans doute trop dépité lui-même par tous les coups bas qui se jouent autour de lui, parfois de lui aussi, le Président de la République a-t-il décidé de jouer son propre jeu. En effet, en ne signant pas le texte attendu, il met tout le monde dans un tel embarras et dans de tels tiraillements que tout imprévu devient possible, même le pire qu’on préférerait ne pas nommer, dans l’espoir de le conjurer. D’aucuns trouvent dans cette attitude le sens d’une revanche ! La question serait alors : « le jeu en vaut-il la chandelle ? »

D’évidence, la raison ferait que le Président ou que ses porte-paroles s’expriment et expliquent aux citoyens ce qu’il en est vraiment et quels sont les objectifs et les motivations d’une telle décision présidentielle, tout en en justifiant le bien-fondé constitutionnel.

Cette intervention est d’autant plus urgente que des rumeurs de toutes sortes commencent à se tramer autour d’une éventuelle manipulation du président, voire même de sa totale déconnexion en rapport à l’attente cruciale qui galvanise le pays.

En attendant, les Tunisiens font contre mauvaise fortune bon cœur et font éclater leur énergie positive dans la manifestation festive suite à la victoire de l’équipe algérienne qui remporte la Coupe d’Afrique des Nations, une coupe dont ils avaient longtemps rêvé et à laquelle ils avaient cru aussi, par excès d’irréalisme !

Félicitations pour nos frères algériens ! Bonne chance pour l’équipe du Sénégal, qui n’a pas démérité. Mais surtout « Bonne chance pour la Tunisie », non seulement en matière de football, mais pour tout ce qui semble déterminer gravement son avenir et dont très peu de gens, peut-être, sont sincèrement conscients, sans pour autant avoir les moyens d’y intervenir.

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