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  • 28/07/2022 à 11:07

Chronique: De la Troisième République en Tunisie…

Chronique: De la Troisième République en Tunisie…
Par Mansour M’henni


Il semble évident, désormais, que nous sommes bien dans une troisième république, fût-elle dans les trébuchements de ses premiers pas naissants ! En effet, le référendum du 25 juillet 2022 a déjà consacré sa naissance, malgré tous les remous reprenant en refrain des mots comme complot, illégalité, malhonnêteté, trahison, etc. 
Ce qui est étonnant, c’est que de tous côtés on entend et voit brandir le slogan de démocratie, chacun s’affirmant en être le maître et le protecteur, se prétendant aussi le détenteur et le représentant de son esprit et de ses valeurs.
Au-delà de tous ces faits, devenus de menus détails, par la force des choses et par l’inéluctabilité des processus historiques, il y a lieu, pour certains, de sortir de leurs chimères et de prendre fait et acte de ce qui vient de se passer dans le pays, avec ou sans la main secrète des amis ou des ennemis.
Superflu, vraiment superflu, ce bras de fer des calculs montés à la mesure des conclusions qu’on tient à en tirer, d’un côté celle d’une victoire extraordinaire, de l’autre d’un fiasco lamentable.
Ce ne sont que les chiffres de notre réalité, non encore intelligemment réalisable (dans les deux sens du verbe réaliser).
D’ailleurs, devant ce spectacle tragi-comique, la moitié au moins des Tunisiens majeurs et vaccinés, autrement dit « électeurs » mais ayant choisi de ne pas participer au vote, lorgne du coin de l’œil, ironiquement, ceux qu’ils prennent pour des acteurs ridicules d’une farce qu’ils croient commander de leur intelligence inégalable alors qu’ils y sont piégés comme des rats.
Le pire dans tout cela, c’est que de chaque côté, on compte les indifférents d’un vote parmi les siens, quelle que soit la raison de leur indifférence.
Mais au final, soit par des élections plus ou moins régulières, soit par un scrutin moins ou plus irrégulier, on a 50% de déserteurs du champ électoral, 20% de citoyens opposés à la nouvelle constitution et 30% de citoyens qui lui sont favorables.
C’est au nom de ces résultats que nous sommes aujourd’hui dans la troisième république et c’est d’ailleurs celle-ci qui a donné à la seconde son rang dont elle s’est rarement affublée.
Tel est donc le constat politique au terme du processus de la gestation de cette troisième république. Cela fait, il faudrait à présent se tourner vers autre chose, autrement dit vers l’essentiel.Or l’essentiel aujourd’hui, pour la totalité des Tunisiens, les 100% de citoyens majeurs et vaccinés, s’ils ont vraiment le souci du bien-être de leur pays et de leur société, c’est de se demander comment, au-delà des divergences politiques, redonner vie à la machine du développement pour l’intérêt des Tunisiens, tous les Tunisiens.
Comment intérioriser la valeur suprême de la citoyenneté solidaire qui fait dire : « Tu es bien mon adversaire politique, mais pour notre bien commun, je te tends la main et je travaille à tes côtés et avec toi ! »C’est cette éthique citoyenne qui assurera la généralisation de la démocratie citoyenne, base de toute autre démocratie, même la politique. Prendre le chemin inverse en essayant d’imposer une quelconque démocratie (quel que soit le nom qu’on lui donne) par la force du logos manipulateur est une perte de temps et une conduite vers la perdition.
Sommes-nous capables de cette nouvelle vision des choses ? Sinon, rien ne changera pour nous quel(s) que soi(en)t le(s) politique(s) qui nous gouverne(nt).
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