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  • 11/02/2025 à 09:56

Chronique : De l’urgence de relever le Grand défi culturel

Chronique : De l’urgence de relever le Grand défi culturel
Par Mansour M’henni
Plus le temps passe, mieux on comprend que le grand défi des sociétés, actuelles, à venir ou en devenir, est un défi culturel. Malheureusement, on voit peu d’initiatives sérieuses et bien raisonnées pour revaloriser la culture et la faire prévaloir en tant qu’objectif prioritaire.

Tout le monde semble se complaire dans le refrain classique qui vante ce secteur « vital » et qui ne fait rien pour le sauver. A croire que la composition de ce refrain est bien impliquée dans une intention concertée ou tacitement partagée de marginalisation de ce nerf moteur réduit à un simple rôle de figurant dans ce qui ressemblerait à une farce du développement ! Nous en avons longuement parlé, comme beaucoup d’autres, mais ce n’est apparemment pas assez.

En parlerait-on à des sourds qu’il ne faut pas se décourager et qu’il faille espérer que dans la nuit intense une petite lueur de lumière gardera et nourrira la flamme de l’espoir. La première question à se poser dans une conversation du genre, c’est quelle stratégie adopter pour réussir à généraliser l’intérêt sincère et actif pour la culture comme philosophie de base de l’édification sociétale.

Pourtant, ce ne sont pas les manifestations culturelles qui manquent, dans notre pays, mais jusqu’à quel point l’intérêt ponctuel qu’on leur porte va-t-il plus loin dans la conscience responsable et l’engagement conséquent ? Là est une question, qui est peut-être LA Question ! Une deuxième question, dans la logique de la première, consiste à analyser profondément l’apport des institutions publiques, des entreprises privées et de la société civile dans son ensemble, dans cette tâche appelée à attiser la passion citoyenne pour la culture profonde.

Que chaque catégorie de ces acteurs à impliquer, au-delà des interventions de surface, fasse ce qu’il faut et y mette les moyens et les outils nécessaires. Sans doute l’Etat, s’il a vraiment pour objectif ce qu’on appelle une « révolution culturelle », doit-il adapter ses prérogatives à cette visée et asseoir les textes et les facilitations nécessaires aux autres acteurs pour un engagement de la dimension des objectifs visés.

Il est vrai cependant que ces acteurs sont appelés d’eux-mêmes à prendre conscience de l’intérêt du défi relevé au profit de la culture et à ne pas trop calculer leur implication dans cette entreprise sociétale ; donc de comprendre que ce qui ne leur semble pas assez lucratif au présent peut-être fort bénéfique à l’avenir, surtout d’un point de vue plus général et plus varié.

Sans doute aussi une troisième question, celle de la famille : sommes-nous vraiment dans une politique d’édification d’une vraie politique de la famille comme un acteur sociétal. Ce qui se fait en termes d’assistance à la pauvreté et à la précarité des conditions sociales est bon et nécessaire ; mais interrogeons-nous sur l’articulation de ces actions qui passent plus pour des actes de charité, à une politique qui en fera un des nerfs de la dynamique de la socialité responsable et de la complémentarité constructive des différences où tous les citoyens se sentiraient égaux en droits et en devoirs.

Voilà de simples suggestions qui nous semblent pouvoir engager une réflexion sincère pour la révision de notre politique culturelle de façon à ne pas la limiter à une démarche administrative, mais à en faire un vivre essentiel en société, pour la société comme un garant indéfectible du bien-être individuel.
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