• Actualité
  • Chronique
  • 22/06/2015 à 12:49

Chronique : Le pouvoir, à l'épreuve de l'opinion?

Chronique : Le pouvoir, à l'épreuve de l'opinion?
Pr. Khalifa Chater

La relation pouvoir/opinion publique définit le régime. L’opinion publique est, en effet, "l'ensemble des convictions et des valeurs plus ou moins partagées, des jugements, des préjugés et des croyances de la population d'une société donnée". Fut-il autoritaire, tout pouvoir fait l'effort d'être à l'écoute du citoyen. 

Dans la démocratie naissante tunisienne, l'habilitation citoyenne érige l'opinion publique en acteur essentiel. Sa construction ne peut certes échapper à des dérives - puisqu'elle est le produit de l'information publique, des leaders d'opinion, du lobbying", du qu'en dira-t-on" et de la rumeur propagée par les réseaux sociaux. Mais elle doit nécessairement être prise en compte, car elle concerne la voix du peuple citoyen, des électeurs qui choisissent les représentants du peuple et les équipes gouvernementales.

Fait heureux, l'opinion publique tunisienne partage et soutient l'approche sécuritaire du gouvernement. Elle prend ses distances vis-à-vis des sit in et des grèves, qui paralysent son action et bloque sa volonté de relance économique. Tout en exprimant son impatience et en souhaitant une accélération de son action, en vue de traiter ses attentes, elle exprime une compréhension de l'ampleur de la tâche et de l'insuffisance des moyens financiers. Par contre, la hausse des prix ne la laisse pas indifférente. Prenons la juste mesure de sa position critique sur le sujet.

D'autre part, la praxis du gouvernement et des partis provoque certaines de ses réactions. Elle ne comprend pas les prises d'otages, dont ses diplomates et ses émigrés ont été l'objet. La "transaction" pour la libération des membres du Consulat tunisien - fut-elle démentie par les officiels ! - suscitent ses interrogations. Or les motifs de l'arrestation  du libyen, qui suscita une réaction en chaîne contre nos émigrés et nos officiels du consulat, n'ont pas été explicités. Dans un régime de transparence, les accords dans les huis-clos inquiètent. Autre expression de malaise, le mélange de genres, la coexistence de la fête et du deuil, dans une circonstance d'épreuve, n'a pas été compris. Nous sommes certes dans le domaine des états d'âmes. Mais une solidarité partagée doit être mieux exprimée.

Partager sur
Retour
Les Dernières Vidéos
Les Dernières Actualités