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  • 29/04/2015 à 20:21

Chronique : Pourquoi ironiser sur l’idée d’une agence anti-moustiques ?

Chronique : Pourquoi ironiser sur l’idée d’une agence anti-moustiques ?
Par Mansour Mhenni


Franchement, il faudrait « une tête en fer », comme on dit chez nous, pour comprendre la logique (à moins qu’il ne s’agisse franchement d’une antilogique) présidant à l’attitude des Tunisiens devant les initiatives qui sont prises en sa faveur.

 

Voilà un certain temps déjà que les citoyens se plaignent et préviennent surtout contre la menace d’une attaque de moustiques pendant la saison estivale, surtout que les convois des moustiques éclaireurs seraient en train de prendre place dans les lieux stratégiques de leur prochaine invasion. Mais dès que quelqu’un essaie d’innover pour s’attaquer franchement et frontalement au problème, il a droit à tous les dénigrements et, intimidé, il finit par renoncer à son idée, ou rendu suspect et marginal, il est évité ou dissuadé par les décideurs dont il dépend.

C’est le cas, dernièrement du ministre de l’Environnement et du développement durable, NéjibDerouiche, dont l’idée de « création d’une agence anti-moustiques a suscité une véritable polémique et provoqué la raillerie des internautes ».  Au-delà du fait que ces agences existent ailleurs, comme cela a été remarqué au micro de JawharaFM par le chargé de communication au sein du ministère, l’idée est on ne peut plus pertinente, avec ou sans détournement des propos du ministre.

Sans même le besoin de préciser qu’il s’agisse, pour ce projet d’agence, « d’éliminer tous types d’insectes, y compris les moustiques », l’initiative est heureuse même si elle ne se charge que des moustiques. En effet, ceux-ci, dont le rôle constructif dans l’écosystème est à préserver intelligemment, doivent bénéficier d’une attention particulière et d’un suivi régulier si l’on veut éviter non seulement leurs désagréments et autres infections épidermiques, mais aussi le risque de transmission de certaines maladies qui peuvent s’avérer fâcheuses pour la santé des citoyens, surtout les bébés et les enfants.

Qu’est-ce qu’on a pour l’instant comme armement de contre-offensive ? Des interventions ponctuelles des services municipaux, généralement à coup d’insecticides dont on n’a pas encore évalué l’impact effectif et les effets collatéraux ? Presque rien, quoi !

La parade contre les moustiques est durable et devrait s’étendre sur toutes les périodes de l’année, chacune des interventions dans ce cadre ayant ses objectifs propres, mais toutes intégrées dans l’objectif commun de la parade de défense. Ces interventions sont de différents ordres, faisant intervenir des techniques variées et des compétences diverses.

Néanmoins, cette campagne a aussi sa dimension culturelle et une sensibilisation citoyenne, notamment en termes de façons de faire avec les déchets et les poubelles, mais aussi dans la manière de conduire et de maîtriser les eaux stagnantes.

Autant dire toute une politique, intégrée dans les stratégies de développement durable. C’est pourquoi l’idée d’une instance ayant pour mission cette tâche est de brûlante actualité et d’importante opportunité. Quant à la dénomination et au statut à lui donner, agence, office ou direction générale, cela émanera sans doute d’une étude concertée et approfondie, en vue d’optimiser son efficience.

Arrêtons donc de tout prendre à la légère et inscrivons-nous dans l’esprit de créativité si nous voulons servir convenablement notre pays et sauvegarder par la même nos meilleures chances du bien-être.

 

 

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