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  • 01/03/2015 à 13:38

Chronique : Sauvons l'année scolaire

Chronique : Sauvons l'année scolaire
Par Khalifa Chater

La grève des enseignants de l'enseignement secondaire et le boycotte annoncé des examens du 2ème trimestre traduisent l'impasse des négociations entre le ministère d'éducation et le syndicat. La crise est ouverte. 
Il serait facile d'opter pour une position partisane, culpabilisant l'une des partis. Les enseignants réalisent que leur statut social s'est dégradé, leur pouvoir d'achat s'est affaibli et leurs conditions de travail se sont détériorées. La lourdeur de leur tâche et la nécessité de faire preuve de dévouement leur imposent des sacrifices quotidiens, aux dépens de leur vie familiale et de la qualité de leur vie. Ils vivent leurs charges, comme un sacerdoce. Prenons la juste mesure des responsabilités qu'ils assument, alors que l'école doit subir un traitement de choc, qui nécessite leur mobilisation. De son côté le ministère a des marges de manœuvre réduites, vu les restrictions budgétaires qu'impose la crise et le souci d'éviter de créer un précédent, dans le climat de revendications générales.  On ne peut, d'autre part, corriger du jour au lendemain, la redimension de l'école, après l'ère bourguibienne et la réduction du budget qui lui est désormais consacré.
        Les élèves apparaissent comme les enjeux de ce conflit syndical. Nous sommes, en effet, en présence de trois acteurs : les enseignants, le ministère de l’Education Nationale et l’opinion publique. On comprend l'inquiétude  des parents d’élèves. Montée des périls, la campagne de presse entre les partenaires - on ne saurait les appeler protagonistes, vu leur l'alliance de fait avec l'école - connut des dérives regrettables. On attaqua le professeur et tenta même dans des émissions à prétentions humoristiques de l'exposer à la risée par des sketchs de bas niveau. Certains crurent pouvoir traverser le Rubicon, en critiquant la centrale syndicale, notre grand acquis national. Il faut savoir raison garder. 
       Soyons conscient du risque de déconstruction de l'école publique, qui  conjuguerait désengagement de l’Etat et volonté de remise cause de l'enseignement obligatoire. Appréhendons la question avec compréhension, invitons l'Education Nationale à étudier les revendications justifiées des enseignants et demandons aux syndicalistes de baisser la barre de leurs demandes ou du moins de différer certaines de leurs revendications. De son côté le ministère devrait se mobiliser pour effectuer les travaux nécessaires d'infrastructure éducative, délaissée depuis longtemps. Cela concerne les priorités des cent jours.
       Dans ce contexte de l'habilitation citoyenne, depuis la révolution, les acteurs politiques doivent  s'engager dans le combat pour la promotion de l'école.  Il s’agit de faire en sorte que l’opinion publique passe d’une attitude de tiers-témoin à une attitude de tiers-soutien. C’est la force de pression exercée par l’opinion publique, qui peut restaurer le prestige de l'école et dynamiser son action. 
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