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  • 21/04/2022 à 09:53

Clin d’œil sur les élections françaises

Clin d’œil sur les élections françaises
Par Mansour M’henni


Les Tunisiens s’intéressent-ils à l’élection présidentielle française ? Oui pour une bonne part de la population ! Ont-ils le droit de le faire ? Sans aucun doute, car tout citoyen du monde est concerné par tout ce qui se passe dans le monde. Que dire alors quand il s’agit de deux pays aux destins interdépendants, en dehors même de tout hégémonisme et de tout indépendantisme ?
En effet, référant au « Manuel des statistiques sociales 2014 » sur social.gov.tn, consulté en octobre 2018, Wikipédia fait état de 728 094 Tunisiens« installés en France — l'une des plus importantes communautés étrangères du pays —, bénéficiant pour les deux-tiers de la double nationalité ».
A tous ceux qui, d’une idéologie ou d’une autre, parlent de rompre les liens avec ce pays, il est recommandé d’y réfléchir plus sérieusement et plus profondément.
Il y a certes le droit de veiller à notre indépendance de décision, avec une relativisation nécessaire d’ailleurs, mais en aucun cas, au moins dans le bref et le moyen terme, il n’est raisonnable pour nous, hors de la propagande politique, de tourner le dos à la France.
La France nous a colonisé pendant 75 ans ? Et la Turquie alors ? Et Rome et bien d’autres pays ! La Tunisie a cette force civilisationnelle d’intégrer dans son identité les acquis de l’Histoire et d’en faire les points forts de sa vision de son entité et de ses rapports internationaux, dans une philosophie du monde inhérente à sa culture.
Mais pour le présent, au-delà même de cette inter-citoyenneté de plus d’un demi-million, il y a les échanges économiques et les confluences culturelles qui font de nos pays des fers de lance de la méditerranéité, avec d’autres pays du bassin.
C’est d’ailleurs de ce point de vue que les élections françaises nous intéressent tant nos rapports régionaux en dépendent.
Et voici la France avec deux candidats au second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Nombreux sont nos concitoyens en France qui ont été déçus par la montée de l’extrême droite, encore une fois, au détriment de la gauche de Mélenchon (Mais celui-ci a déjà un œil sur le poste de Premier ministre).
Ce phénomène n’est pas spécifique à la France, la Tunisie de l’après 2011 en est un autre exemple éloquent.
C’est à croire que le discours politique de la gauche n’est plus mobilisateur et à se demander si c’est dû à l’incompétence de ses leaders ou à l’insuffisance de ses arguments.
Aujourd’hui donc, le vote français est libre et démocratique, il revient aux Français, tous les français.
Cependant, à moins d’avoir été dénaturés, depuis 2011, par la gouvernance de la droite tunisienne, souvent avec des soldats de gauche d’ailleurs, les Français de Tunisie, en consonance avec leurs parents dans le pays d’origine, ne peuvent choisir que le candidat Macron, quelles que soient les réserves qu’on aurait à son égard.
Même un vote blanc ou un non vote ne ferait qu’ajouter de l’eau au moulin de la droite et de sa candidate dont l’advenue, à la tête de l’exécutif français, dénaturerait les rapports humains et les intérêts partagés de la France et des pays du sud de la Méditerranée. Mélenchon ne le sait que trop, lui qui n’a qu’une consigne : « Aucune voix pour Le Pen ».
 On se rappelle : « Bourguiba aurait interdit le voile en Algérie » !? C’est tout dire.
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