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  • 22/05/2014 à 10:13

Culture, enseignement : Béja invite Mansour M’henni pour une journée de « Poésie à l’école »

Culture, enseignement : Béja invite Mansour M’henni pour une journée de « Poésie à l’école »
Intéressante à plus d’un titre, l’activité organisée, le 2à mai 2014, par la bibliothèque régionale de Béja, en partenariat avec l’Associations des amis de la bibliothèque régionale et l’Inspection de l’enseignement du français.
« La Poésie à l’école » est une action initiée par Mme Ghodhbani Hasni, l’inspectrice de français récemment nommée dans la région, mais elle de suite mobilisé plusieurs acteurs parmi ses collègues enseignants, les élèves et même des parents. L’objectif essentiel en est d’abord l’interaction entre la fonction pédagogique et le contexte socioculturel ; mais aussi le développement, chez les élèves, de sens de la création, le plaisir de la lecture et l’intelligence de la libre pensée.
L’activité a commencé par une leçon avec les élèves de la sixième année primaire autour d’un poème intitulé « Ma mère ». La Fête des mères, pour le dernier dimanche de mai, a été la meilleure entrée pour introduire la leçon et justifier le choix de poème. Il a été souligné à l’occasion que l’important dans cette fête, c’est d’abord l’expression du geste envers la mère, qui peut n’être qu’un seul mot d’amour.

Du coup, c’est la poésie qui est insérée dans l’action : une chanson en chœur dédiée à la maman, le poème à étudier avec toute la charge affective qu’il exprime et les moyens de la communiquer.
A la fin, l’institutrice interroge sur l’identité du poète ; les élèves essaient de deviner, en se fondant sur l’impression que le texte leur a donnée. Surprise : le poète est là, présent, parmi les invités : instituteurs et institutrices, directeur et inspectrice, parents d’élèves et personnel de la bibliothèque. C’est le poète et universitaire tunisien Mansour M’henni, auteur d’une quinzaine de livres publiés, dans plusieurs genres, parmi lesquels cinq recueils de poésie.

Un grand moment d’émotion a couvert le moment de débat des élèves avec le poète, quand les organisateurs ont projeté une vidéo élaborée pour la circonstance, avec une des filles du poète et à l’insu de son père, et faisant défiler le texte illustré avec un habillage monté de photos de sa défunte mère.

Il est invité à commenter, mais on le sentait très ému profondément ému, à croire que son émotion se laissait dessiner sur son visage comme une eau trouble ou un léger brouillard de l’aube. Il se domine autant que faire se peut et les élèves lui posent plusieurs questions auxquelles il leur répond le plus franchement qu’il peut et le plus clairement qu’il est requis dans la situation.
C’est ensuite au tour des élèves de lui lire des essais poétiques qu’ils ont eux-mêmes écrits en atelier de poésie autour du thème de la mère. Et c’est la chanson du début de la séance qui la clôt, sur une sollicitation des adultes.

Après la pause-café, une seconde séance est consacrée à la rencontre du poète avec le personnel pédagogique. Une sélection poétique des recueils de Mansour M’henni est alors projetée à l’écran, illustrée par les soins des organisateurs. Les enseignants sont invités à lire, tour à tour, chacun un poème de l’invité, en alternance avec le poète lui-même. Puis c’est le débat autour de la poésie, dans ses dimensions créatrice et pédagogique.

A la fin, certains enseignants lisent leurs propres poèmes, écrits en hommage à la mère aussi. Voilà bien une activité qui redonne vraiment espoir, en ces temps de grand scepticisme, tant l’école y apparaît de nouveau dans sa vraie fonction, pleinement inscrite dans la conscience de la responsabilité citoyenne et de la projection dans l’avenir.

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