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  • 02/10/2018 à 10:24

De la question de la traduction de la terminologie des arts

De la question de la traduction de la terminologie des arts

Par Mansour M’henni

Il est désormais évident que la scène culturelle tunisienne est entrée, depuis deux ans, dans une dynamique exceptionnelle qui peut être différemment appréciée mais que nul ne saurait nier.

L’inauguration, en mars 2018, de la Cité de la Culture à Tunis a été à la fois une éloquente et prestigieuse concrétisation de cette vision et de cette mouvance culturelles, tellement les activités s’y succèdent presque sans interruption et les acteurs culturels de tous genres s’en donnent à cœur joie et s’y déploient à volonté.

C’est dans cette programmation riche et profonde, multiforme et pluridisciplinaire, que l’Institut de Traduction de Tunis (Itrat) a organisé son « premier colloque international », a-t-on précisé à l’ouverture de ses travaux, autour du thème : « La Traduction de la terminologie des arts », à partir de quatre modes d’expression artistique : le théâtre, le cinéma, la musique et les arts plastiques.

Plusieurs intervenants des spécialités programmées, les uns de Tunisie les autres venant de pays « frères et amis », se sont relayés dans une belle salle de conférence récemment aménagée et décorée par le ministère des Affaires Culturelles, pour rendre compte de leurs expériences, de leurs réflexions et de leurs inquiétudes ou questions quant à la problématique de la traduction de la terminologie des arts dans le monde arabe.

Les débats ont été intenses et parfois enflammés, soulignant que l’interrogation est de propos et l’évaluation, de mise. Il en ressort surtout un constat de dispersion et de défaillance de toute coordination ou complémentarité des études et des travaux réalisés dans ce cadre. La question de la pluralité des dialectes, presque en relation paradoxale avec la sacralité de la langue du Coran, n’a pas manqué de transiter par différentes attitudes, allant de l’approche académique jusqu’aux considérations nationales ou locales, parfois un peu trop passionnées pour le propos.

Il va sans dire que cet aspect du problème a été examiné également de façon contrastive avec les autres langues anciennes et modernes, amenant l’autre aspect non moins brûlant de la réceptivité, voire de l’hospitalité de la langue arabe à la translittération pure et simple des termes étrangers en arabe, ou à la création de mots nouveaux par la voie de la néologie.

D’évidence, l’Institut de Traduction de Tunis a ouvert par ce colloque un large champ de travail et d’étude devant focaliser l’attention sur les problèmes évoqués et sur la nécessité de réviser la façon dont ils devraient être appréhendés. C’est pourquoi les recommandations du colloque ont surtout insisté sur trois urgences principales :

  • Initier, dans les échanges et les collaborations arabes en matière de culture, de recherche et d’enseignement,  un cadre d’échange permanent et interactif se souciant de la traduction terminologique et de la définition des concepts,
  • Inviter l’Itrat à inscrire, dans ses programmes, la traduction de livres d’art ou d’études artistiques,
  • Œuvrer à la publication rapide des Actes de cette rencontre pour en faire une plateforme de base pour les travaux ultérieurs de traduction et de traductologie terminologique.

Sur ce dernier point, promesse a été faite d’éditer le livre des Actes avant la fin de l’année 2018. Osons y croire, en pensant, avec intérêt, à une récente convention signée entre le ministère des Affaires Culturelles et le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, pour ce que de telles problématiques peuvent y trouver comme appui et encouragement en vue d’un fructueux approfondissement de la pensée et d’une heureuse stimulation de l’innovation et de la créativité.

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