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  • 26/11/2021 à 11:27

De l’intercommunication entre l’école et la société

De l’intercommunication entre l’école et la société
Par Mansour M’henni 

L’école et la société sont inévitablement deux vases communicants qui répondent des règles de ces derniers et de leurs principes de fonctionnement. 
Toute tentative de séparation entre elles, sous quelque motif que ce soit, est préjudiciable à la culture et à la conscience de citoyenneté et aux conditions du vivre-ensemble.
C’est pourquoi, tout ce qui se fait, dans n’importe quel cadre, gagnerait à exploiter favorablement, et à faire valoir, son lien d’action solidaire avec l’école.
Une preuve a été donnée dernièrement à l’occasion de la 36ème édition de la Foire internationale du livre à Tunis (11-21 novembre 2021), au Palais des expositions au Kram.
Les conditions d’organisation de cette importante manifestation internationale n’ont pas été aisées du fait de plusieurs facteurs dont le plus déterminant était le covid 19, cause du report, à plusieurs reprises, de la date de sa tenue,étirant le travail des organisateurs sur deux années entières marquées par le doute, l’incertitude et les réactualisations répétées.
A la fin, l’organisation ayant eu lieu, avec ses réussites et ses insuffisances, il fallait y sensibiliser le public et, au-delà de toute campagne de médiatisation de l’événement, c’est l’école qui l’a particulièrement dynamisé et qui a joué pleinement son rôle d’engagement citoyen, coopératif et participatif.
Des excursions ont été organisées quotidiennement pour visiter la foire. Les chiffres indiquent le plus petit nombre quotidien d’élèves visiteurs à 450 enfants, et le plus grand nombre entre 1500 et 2000, le tout conforté par une visite symbolique du ministre de l’Education, le Pr. Fethi Sellaouti.
Une telle perception des choses sensibiliserait à la relation inaliénable de complémentarité entre l’école et la société dans le sens d’une civilité fédératrice et d’un développement solidaire.
Dans le même esprit de ce propos, je voudrais rendre compte d’une action, de moindre dimension sur le plan médiatique, mais non moins importante du point de vue de la culture de la citoyenneté en rapport à l’école et à sa mission.
C’est une rencontre organisée, pour fêter la Journée mondiale des professeurs de français, par le Bureau régional à Béjà de l’Association Tunisienne de la pédagogie du français, en partenariat avec l’association « Questions et Concepts d’Avenir ».
Elle a consisté en une table ronde d’enseignants et d’inspecteurs de la région autour de « La Violence dans les établissements scolaires ». Initiée par Madame Hasna Ghodhbani, inspectrice de français, elle a été introduite et modérée par le Prof. ém. Mansour M’henni et confortée par la participation de Mme Aïcha Ghedira, enseignante retraitée du supérieur et ancienne formatrice des cadres pédagogiques.
Le premier constat, c’est d’esprit de fédération amicale, d’hospitalité, de respect et de reconnaissance intergénérationnelle (Il y en avait de toutes les tranches d’âge) présidant à l’ambiance et à la relation entre les enseignants indépendamment de la diversité de leurs appartenances respectives à l’une ou l’autre des écoles pédagogiques ou des idéologies socio-politiques.
Un vrai microcosme d’un modèle de société qu’il serait profitable de généraliser, en en développant le potentiel d’enrichissement des conditions du vivre-ensemble et d’une restructuration efficiente de l’action pour le développement de la société.
Dans ce cadre, la conversation a été animée, à partir de thèses et d’antithèses, d’informations édifiantes et d’interrogations prospectives. Mais à la fin, tout le monde est sorti convaincu du devoir de chacun de faire ce qu’il faut, ce dont il est redevable, non seulement de par son statut d’enseignant, mais aussi du fait de son incontournable devoir de citoyenneté.
C’est de ce genre de rencontres qu’on a besoin aujourd’hui en Tunisie, non de ces débats oiseux dont on sonne les tambours à tout bout de chant comme des signaux de guerres idéologiques et politiques ne pouvant conduire, à la fin, qu’à un démantèlement de notre tissu social, de notre humanisme et de ses valeurs fondatrices d’une société de libre volonté et non manipulable à merci, de l’intérieur et de l’extérieur du pays.
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