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  • 10/09/2014 à 12:54

En attendant un electrochoc électoral …

En attendant un electrochoc électoral …

Par Khalifa Chater

 

La conférence internationale : "investir en Tunisie, Start-Up démocratie" (Tunis, 8 septembre 2014) , fut couronnée de succés. Co-organisée par la France et présidée par les Premiers ministres tunisien et français Mehdi Jomaa et Manuel Valls, cette conférence réunit pas moins d'une trentaine de pays,

des organisations internationales et des entreprises privées. Elle a pour objectif de relancer l'économie anémiée depuis la révolution. Condition Sine Qua None, rétablir la confiance des investisseurs. Une conférence de donateurs classique ?  Il s'agit plutôt de créer l'environnement adéquat à la relance de l'investissement, qui exige de promouvoir le pays, de définir les secteurs économiques prioritaires et de rassurer également sur la situation sécuritaire.

Vingt-deux projets à financer : Le gouvernement tunisien a identifié 22 grands projets à financer. Ils concernent essentiellement l'infrastructure (l'eau, le secteur routier, le transport), l'énergie, les mines, le développement durable, le développement global, les TICs etc.).  Ces mégaprojets représentent au total un montant de plus de cinq milliards d'euros. Le gouvernement tunisien a eu le mérite de présenter des projets bien étudiés, mis au point et finalisés. Ce qui permettrait de gagner du temps, puisque leur réalisation peut  commencer, une fois acceptés par les investisseurs.

 La présentation du  méga projet Tunisia Economic City a eu lieu le 9 septembre 2014 en présence de l'émir Fahd Ben Mokren Ben Abdelaziz Al Saoud, partenaire fondateur du projet, des autres partenaires du projet, d'une délégation saoudite importante ainsi que de politiciens et hommes d'affaires tunisiens. Le projet sera réalisé sur une superficie de 90 Km2 entre l'aéroport d'Enfidha et la ville de Bouficha. Il comprend un port commercial et touristique, une cité industrielle,  une zone de libre échange, une cité médicale, une cité universitaire  et une cité résidentielle avec trois tours jumelles.  Le projet est financé, entre autres,  par l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les USA, la France, le Brésil,  et la  Nouvelle Zélande.

La réponse à la conférence internationale : "investir en Tunisie, Start-Up démocratie" atteste le grand crédit de la Tunisie et la réussite de sa révolution démocratique, confirmée par les corrections engagées, après sa soft révolution et l'adoption d'une feuille de route. Nous sommes  actuellement dans l'étape des annonces, appelées à se concrétiser. En attendant de savoir prudemment ce que sera la traduction concrète des 

déclarations, la conférence fait valoir une solidarité effective avec la Tunisie.

Transition politique et transition économique vont de pair: L'enjeu est de conforter la transition politique par une relance économique, soutenue et créatrice d'emplois A défaut d'un plan Marshall, la conférence internationale devrait répondre aux attente du pays. La Tunisie, qui devrait achever sa transition politique, avec la tenue des élections, attend donc un engagement ferme des partenaires et des bailleurs de fonds. En effet, transition politique et transition économique vont de pair. Notons cependant que l'investisseur est par définition craintif. Il est volontiers rebuté par le caractère aventureux des placements. La réalisation des promesses dépend de la prise de gages de garantis politiques.  Les élections devraient ouvrir la voie à une nouvelle étape de stabilité politique et économique en Tunisie et créer un climat de sécurité. A une équation politique impossible, s'ajoute nécessairement une équation économique  tout aussi impossible. Cet enjeu devrait être l'œuvre d'un grand politicien, d'un sage et non d'un expert économique, car la création de l'environnement favorable au fonctionnement économique constitue l'ultime priorité. Il faut donner des gages de sortie de crise, par l'adoption d'une politique d'ouverture confortée par le retour au projet de société moderniste et au régime civil. Autrement, les partenaires financiers seraient prompts à réviser leurs promesses et à se repositionner. La Tunisie ne pourrait se permettre une réorientation des positions des acteurs politiques régionaux, méditerranéens et internationaux. Plus prudents, les US ont prévus, de tenir la conférence de leurs investisseurs en Tunisie, en mars 2015. Ils veulent s'assurer de la tournure des événements. Mais la solidarité internationale peut être un facteur déterminant de la restauration de la sécurité et de la relance économique. De ce point de vue la Tunisie bénéficie d'un préjugé favorable, susceptible de l'aider à relever le défi.

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