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  • 29/01/2015 à 13:27

Formation du gouvernement, un nouveau round …!

Formation du gouvernement, un nouveau round …!

Par Khalifa Chater

Le discours de Béji Caïd Essebsi, devant le parlement affirme sa détermination à traduire dans les faits les engagements qu'il a pris dans la fièvre des meetings. 

Pour enrayer le terrorisme, assurer la relance économique, résoudre la question de l'emploi et répondre aux attentes sociales, Habib essid, le chef du gouvernement qu'il a désigné doit être "le capitaine du bateau, dans la tempête". A cet effet, il devrait constitituer une équipe de personnalités politiques et de grandes capacités administratives, susceptibles d'engager de grandes réformes et d'ouvrir des chantiers.

La formation qu'il a présentée à la presse ne semblait pas répondre aux exigences de la conjoncture. Sa déficience politique était aggravée par l'écartement de grands technocrates, qui ont fait leurs preuves, dans les domaines de la défense, de la sécurité, de l'économie et de la culture. Les éminents experts choisis traduisent son souci d'assurer le rajeunissement de l'équipe et de faire valoir la formation juridique, sur les autres spécialités. Il serait injuste, dans ces cas, de parler d'incompétences. Certains politiciens se sont hatés de traverser le Rubicond et de multiplier les critiques, qui traduisent, dans certains cas, des sautes d'humeur.

Prenant acte de la nécessaire révision de la copie, vu son rejet par les partis d'an-Nahdha, du Front Populaire, d'Afaq et d'al-Moubadara destourienne et l'insatisfaction  d'importants dirigeants de Nida Tounis, le chef de gouvernement désigné reporte d'une semaine, la présentation de son gouvernement devant le parlement. Il engage un secound round de tractations. Son équipe doit nécessairement obtenir une majorité confortable. D'autre part, les décisions à prendre devraient être consensuelles. Elles nécessitent, en effet, qu'on différe les sit in, les grèves, les demandes sociales et qu'on se mobilise et reprenne le travail. Le temps politique  du contexte exige l'urgence, que retarde le temps institutionnel.

L'alliance va-t-elle  s'élargir à l'ensemble de la classe politique ou seulement à la mouvance démocratique ? L'intégration d'Afaq et du Front Populaire devait être prioritaire, vu la proximité du programme séculier. Encore faut-il rapprocher les visions socio-économiques. Le Front Populaire demande  le blocage de la hausse de prix et de l'inflation, ainsi que le suppression des dettes des petits paysans. Faut-il lui reprocher cette prise en compte des doléances de son électorat? Afaq Tounis souhaite une participation significative au gouvernement et un rapprochement des programmes prioritaires. Al-Moubadara affirme ses prédispositions. Dans ces conditions, le gouvernement Essid pourrait obtenir la majorité parlementaire.

Habib Essid, envisage-t-il une participation du parti an-Nahdha ? Cette éventualité pourrait susciter le mécontentement du Front Populaire et l'inquiétude des électeurs de Nida Tounis?  Par contre, elle rendrait plus aisé le fonctionnement du gouvernement, puisque les niches politiques du CPR et de ses alliés, privées du soutien d'an-Nahdha, ne peuvent constituer des minorités de blocage.  Tout en corrigeant les erreurs du casting, et en redistribuant les cartes, le nouveau round de tractations a mis en évidence le devoir du débat, entre les acteurs politiques.

Il faudrait cesser de regarder dans le rétroviseur et appréhender les défis. Il ne suffit pas d'identifier les problèmes. Il faut accéder à la vision de la solution. Dans la Tunisie en panne de croissance, en défaut d'investissement, aggravé d'un déficit budgétaire périlleux, l'incantation doit, dans les plus brefs délais, engager l'action, par le volontarisme, l'audace, l'initiative, la détermination et la persévérance.  Soyons au niveau de nos ambitions. 
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