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  • 16/10/2021 à 10:32

Fou à lier !

Fou à lier !
Par Mansour M’henni 



Il faut être fou à lier pour oser faire l’impardonnable, comme commettre un crime sur sa mère ou chercher la faillite de son pays. 
Mais qu’est-ce que la politique ne fait pas faire à des aliénés par le pouvoir, des obsédés par le prestige, aussi faux et éphémère soit-il ! Pas la bonne politique, celle qui engage la responsabilité citoyenne pour l’intérêt de sa patrie et pour le bien de ses enfants, mais celle-là qui rend capable de voir « voler des chèvres » et de s’entêter à prendre un torchon noir pour un satin d’albâtre.
Par ces temps qui courent, ne nous étonnons plus alors et pointons bien l’infâme pour que les personnes de bonne foi ne se laissent pas séduire et piéger par son manège.
Je crois avoir raconté, il y a plusieurs années, dans un autre écrit, l’admirable comportement d’un citoyen canadien travaillant comme fonctionnaire dans un musée.
J’ai appris qu’il appartenait à ces peuples conquis et longtemps vassalisés par les colons, jusqu’à leur intégration en tant que catégories minoritaires dans le peuple de la nation.
Quand j’ai voulu savoir de lui son sentiment profond quant à la douleur qui, peut-être,sommaiten luiencore, sa réponse était brève et ferme : « Désolé Monsieur, je suis canadien et quelles que soient nos divergences internes, je ne m’autoriserai jamais d’en parler à un étranger ».
Aujourd’hui encore, ce souvenir me revient, dans le respect le plus profond témoigné à ce modeste citoyen, qui n’a un diplôme de docteur, ni la réputation d’un « droitdelhommisme », ni surtout un titre d’ex-président.
Quelle dignité et quelle probité, contrastant avec un concitoyen (malgré moi) qui a tous ces titres sans en tirer un brin de l’éthique du gardien de musée canadien dont la noblesse d’âme émergeait sur son look d’une propreté et d’une élégance à forcer la révérence.
J’aurais souhaité un tel look et une telle âme pour celui dont le hasard et les combines ont fait un président de fortune et de combine, mais quelque chose en lui en a fait un indésirable, même pour ceux qui s’étaient alliés à lui pour un alléchant gâteau offert sur un plateau.
Son histoire est pourtant simple à conter : il s’était, semble-t-il, trop tôt exercé à l’exercice du dénigrement de son pays et dumanque de considération pour ses concitoyens.
Cela lui avait servi pour monter son personnage d’opposant offrant ses services au plus offrant.
La récompense lui était venue en 2011 par un concours de circonstances à la croisée des connivences, des créances et des alliances : une présidence à bon marché, à sept mille voix.
Déjà à ce poste, il a mêlé le tragique au ridicule en fourrant le pays, par une diplomatie aventureuse, dans les trappes d’une géostratégie dévoreuse.
Sans parler des autres infractions forçant hystériquement les textes régulateurs de la transition d’après le 14 janvier 2011, pour des calculs d’épicier.
Ejecté hors de la présidence par la volonté populaire, il a très vite rejoint les médiateurs de ses simagrées d’antan, toutes chargées d’une rancune irascible et de dépit anxieux.
A la fin, le voici qui avoue publiquement comploter contre l’intérêt de son pays, supplier même certains alliés des circonstances ou de l’inconstance, pour ôter aux siens la faveur d’une charge internationale honorable et rentable.
Et dire qu’il prétend le faire pour la démocratie ! La démocratie est un projet autonome à réaliser par un peuple libre ; elle n’est pas une recette à imposer par une quelconque puissance tutélaire, fût-elle d’une nette et historique proximité amicale.
D’ailleurs, il y a vraiment lieu de douter que l’intervention d’un tel personnage puisse influencer les hautes autorités des pays ou des instances internationales, tellement sa réelle dimension politique est actuellement au plus bas, de quelque point de vue qu’on la perçoive.
De fait donc, c’est toujours le même cinéma de quelqu’un qui se veut au-devant de la scène, même à coups d’actes scandaleux.
Que dire de tout cela ? On est libre d’avoir, à l’égard du pouvoir en place, n’importe quelle attitude et cette chronique ne se voudrait nullement un soutien inconditionnel ni une condamnation systématique de quiconque.
Elle n’a d’autre motivation que de s’inscrire dans l’amour de la patrie et dans la défense de ses intérêts.
Quant à l’opposition politique, elle a ses règles et son langage ; elle a surtout un devoir éthique sans lequel elle peut être taxée de tous les griefs et des qualifications les plus dégradants.
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