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  • 19/06/2017 à 10:07

France, le verdict des législatives

France, le verdict des législatives

Pr. Khalifa Chater

Le deuxième tour des  élections françaises, le 18 juin 2017, a assuré le triomphe du mouvement “la République en marche”. 

Les Français ont donné une majorité absolue au président qu'ils ont élu.  Emmanuel Macron a réussi un grand rassemblement, au-delà des clivages traditionnels Droite/Gauche. Il a donc les moyens d'agir.  “La République en marche” et son allié du Modem, viennent d'obtenir, lors du 2em  tour,  342 sièges (dont 306 pour LRM), au sein de l'Assemblée. Elle devance l'alliance  Les Républicains-UDI et les divers droite, qui obtiennent 136 sièges (dont 113 LR). Le Parti socialiste, le PRG et les "divers gauche" obtiennent 43 sièges (dont 29 pour le PS), Ils devancent La France insoumise (17 sièges), le Parti communiste (10 sièges) et le Front national (8 sièges). Divers : 11 sièges

Répartition des sièges

Formations politiques

Nombre de députés

République en marche et le modem

342

Les Républicains, l'UDI et les divers droite

136

Le parti socialiste, PRG et DVG

43

La France insoumise

17

Le parti communiste

10

Le Front National

8

Divers

11

Lot de consolation, le chef de file des Républicains, François Baroin, fait valoir  son parti, comme première force d'apposition et annonce la nécessaire “reconstruction de (sa) famille politique”. La question n'est certes pas aisée. Affaibli par la guerre des chefs, le parti Les Républicains est désormais fracturé : Un groupe  est passé chez Macron, un deuxième groupe  est “ Macron compatible”, donc prêt à lui offrir ses services, en contre partie, de charges gouvernementales désirées.  Le troisième groupe, qui opte pour l'opposition, aurait la lourde charge d'effectuer la restructuration et la reconstruction du parti, à l'appui d'un nouveau discours fondateur et d'une réactualisation des programmes, en conséquence. Le parti socialiste s'est pratiquement effondré. Jean-Christophe Cambadélis, son premier secrétaire, affirma, que la gauche “doit ouvrir un nouveau cycle. Il s'agit, d'un nouveau défi, d'une tâche de longue haleine”.  Prenant acte des résultats, il abandonne sa charge, assumant sa responsabilité. Fait évident, la France insoumise disposera d'un groupe et pourrait constituer une opposition, de l'ordre de 27 députés, grâce à une alliance de fait avec le parti communiste.

Conclusion : Des observateurs ont hâtivement annoncé que le parti la République en marche,  n'a pas bénéficié “d'un plébiscite  et qu'elle dispose d'une majorité sous surveillance”. En fait, elle  a obtenu une large majorité, marginalisant les deux grands partis, qui ont assuré l'alternance gouvernementale, depuis 1958. Le déficit record (57,36 %.) pose certes un problème politique majeur. Il s'agirait d'une désillusion, qui concernerait essentiellement les partis traditionnels. La recomposition du paysage politique met à l'ordre du jour un renouveau. Mais les Français attendent surtout le passage aux actes, du discours à la praxis gestionnaire. La France a prés de 3,500.000 chômeurs. Comment réactiver la production économique, pour assurer le plein emploi ?  Comment traiter la fracture sociale ?  Comment mettre fin à l'insécurité ? Mettant fin au déclinisme et au malaise identitaire, “la République en marche” a donné de l'espoir et engagé un élan salutaire. Pouvait-elle répondre aux attentes de ses électeurs et assurer une mobilisation salutaire, au service du pays. Wait and see.
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