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- 13/01/2025 à 09:05
Hommage posthume à un haut responsable citoyen
Par Mansour M’henni
A l’initiative de sa famille et en collaboration avec l’Amicale des Anciens du Cycle Supérieur de l’ENA ainsi qu’avec des amis du défunt, un hommage a été rendu, dans le siège de l’Amicale, au Dr Hédi M’henni, décédé le 9 juillet 2024. Nombreux étaient les présents venus spontanément ou répondant à l’annonce de la rencontre faisant l’effet d’une invitation ouverte et diffusée sur les réseaux sociaux. Nombreux aussi étaient les anciens responsables, hauts cadres de l’Etat et du gouvernement. Une dizaine d’intervenants ont présenté des témoignages émouvants après la projection d’une vidéo de dix minutes résumant la carrière fort honorable du défunt, conduite dans un sérieux et un engagement rigoureux composant avec une bonhomie infaillible et un mental à toute épreuve. Ont été soulignées aussi les qualités morales, les valeurs humaines et la sensibilité culturelle d’un éminent professionnel et responsable dans les domaines sanitaire et social.
Mais l’objet d’une chronique n’ést pas de l’ordre du simple reportage, on se contentera donc de ces informations globales pour essayer de penser les leçons à tirer de cette rencontre-hommage qui aurait peut-être dû s’organiser plus tôt. Disons alors « Mieux vaut tard que jamais » et passons à l’essentiel.
Force est de reconnaître que souvent les changements politiques sont accompagnés, malheureusement, d’un déni à l’égard de ceux qui se sont dévoués corps et âmes pour la cause publique et pour le bien commun, indépendamment du résultat ou de l’évaluation sur lesquels débouche l’expérience dont ils avaient fait partie. Certes, s’il y a infraction flagrante et attestée de la part d’un ancien responsable, personne ne s’opposerait à l’imputabilité ou à la sanction conséquente. Mais faute de la validation juridique d’un tel état de fait, il est inhumain de tourner le dos à l’engagement citoyen responsable et dévoué, ou de renoncer à reconnaître le mérite et l’action d’un concitoyen par une sorte de peur intérieure dont la cause est mise sur le dos de nouveaux responsables, hypothétiquement parfois.
Pourquoi donc cultiver dans les esprits la conviction que les hommes et les politiciens de systèmes politiques différents ne peuvent être qu’intransigeants les uns avec les autres, dès que le vent du pouvoir tourne et passe d’un côté à l’autre ? A quoi sert le langage et à quoi servent les médias sinon à favoriser le sens critique et l’esprit de conversation qui permettent à une société de tirer profit autant de ses erreurs que de ses réussites ? Si le changement est de l’ordre même de la vie, ainsi faite en principe pour toujours progresser ver le meilleur, il faut convenir aussi que tout changement est le prolongement d’un passé et d’un acquis même s’il s’avère qu’il faille rompre avec ces acquis et certaines façons d’être et de faire dans ce passé.
Par ailleurs, passé les moments de vote ou de force qui installent un pouvoir ert en attendant le moment suivant, l’intérêt d’une société et de tout système politique qui la gouverne est, nous semble-t-il, de réussir une alliance citoyenne tournée vers le développement solidaire dans l’acceptation des différences et le respect réciproque.