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  • 27/02/2020 à 11:01

J’y suis, j’y reste… pour faire ce qu’il faut…

J’y suis, j’y reste… pour faire ce qu’il faut…

Par Mansour M’henni

« J’y suis », ainsi peut parler Ilyès Fakhfakh aujourd’hui et notre devoir est de lui dire : « Félicitations, Monsieur le Président du Gouvernement ! » Aussi minime qui puisse être considéré le vote obtenu à l’ARP, il est suffisant pour légitimer la nouvelle équipe et son chef à la tête de la gestion des affaires de l’Etat, pour le temps qu’elle aura. Cela fait, il y a bien lieu de souligner les responsabilités de chacun dans cette nouvelle aventure du destin commun et des espoirs partagés.

Il y a d’abord la responsabilité du nouveau président du Gouvernement et son équipe. S’ils s’inscrivent nécessairement – et il n’y aurait pas de raison d’en douter dès le départ – dans l’engagement patriotique à servir le pays et ses citoyens, tous ses citoyens sans discrimination aucune, ils doivent prendre des distances à l’égard de toute manigance séparatiste et s’éloigner des chantres du fameux et fallacieux principe de « Le Roi est mort, vive le Roi ». C’est en bonne âme et conscience et sans préjugés qu’ils doivent demander conseil et être à l’écoute de ceux à même de servir le secteur concerné dans la logique de l’intérêt de l’Etat. C’est en cela que la politique conversationnelle est de mise, avec cette précaution nécessaire de se méfier de la sophistique rhétorique, de la complaisance hypocrite et des complicités iniques. Ainsi seulement, grâce à cette base éthique et déontologique, ce gouvernement pourra dissiper les doutes dont on l’entoure et redresser l’opinion dans le sens du soutien et de la participation constructive.

Mais il y a une autre responsabilité, non moins importante pour le redressement de la situation du pays et pour le redémarrage de sa dynamique de développement, c’est la responsabilité citoyenne. Certes, des gens incorrigibles continueront à s’opposer à tout et à tous, sans rime ni raison ; ceux-là, il conviendrait de leur répondre par l’indifférence généralisée à toute provocation et à toute entreprise suspecte. N’empêche qu’il faudra bien les distinguer de tous les citoyens de bonne foi qui sont en devoir et en droit de critiquer ce qui leur paraît critiquable jusqu’à s’en faire convaincre ou convaincre du contraire. Ceux-ci sont des citoyens de participation positive, cependant, celle-ci ne mériterait d’être ainsi nommée que si elle se double de la conscience du devoir accompli, autrement dit de cette auto-obligation à faire ce qu’il faut, à tous niveaux qu’on ait à agir ou à intervenir.

Il est évident que l’on puisse s’inscrire en opposition à ce gouvernement, comme à tout autre, toutefois, cela ne nous disculpe pas si nous manquons au sens du civisme et à la responsabilité du devoir citoyen. L’opposition patriotique ne consiste pas à tout faire pour bloquer ou au moins entraver les projets et les programmes d’un gouvernement pour le conduire à la pire appréciation, le jour de la sortie. Elle consiste au contraire à faire ce qu’il faut pour que toute instance de l’Etat et toute structure dans la société, y compris le gouvernement, puisse réussir à bien servir la patrie, dans l’équilibre requis entre des devoirs accomplis et les droits acquis. Et c’est seulement quand, malgré cela, un gouvernement ne réussit pas qu’il faudra lui donner la note dépréciative qui constatera son échec.

Au final donc, pour un commencement intelligent, les membres du gouvernement, surtout ceux vivement contestés, doivent procéder à une autocritique profonde et franche afin de valoir ce qu’ils doivent aux yeux de leurs concitoyens. Mais en face d’eux, ces derniers, individuellement ou dans toute formation, de quelque nature qu’elle soit, leur doivent un préjugé favorable, doublé du respect et de la coopération qui caractérisent une société authentiquement inscrite dans la dynamique démocratique.

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