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  • 21/01/2017 à 11:20

L'investiture du Président Trump

L'investiture du Président Trump

Pr. Khalifa Chater

Investi, vendredi 20 janvier, le nouveau président américain Donald Trump, a exprimé ses vues, après sa prestation de serment au Capitole, à Washington.

Rappelant son slogan de campagne, "l'Amérique d'abord, et seulement l'Amérique", il a affirmé : «Ensemble nous allons rendre à l'Amérique sa force. Nous allons rendre à l'Amérique sa prospérité. Nous allons rendre à l'Amérique sa fierté. Nous allons rendre à l'Amérique sa sécurité. Et oui, ensemble, nous allons rendre à l'Amérique sa grandeur» Son option populiste, critique l'Establishment et l'élite et appréhende l'Amérique des invisibles, des périphériques, des déclassés. Les observateurs ont remarqué que le président "hors normes, un outsider qui brouille les pistes", n'est pas dans une démarche consensuelle. On lui reprocha l'affirmation d'un "nouvel nationalisme agressif. Faudrait-il le critiquer, alors qu'il est resté fidèle à son discours de campagne ?

Fait évident, le 45em président des Etats-Unis fait valoir une nouvelle vision géostratégique, qu'il a explicité au cours de sa campagne. : Un assouplissement avec la Russie, une ligne dure avec la Chine et une  critique sévère de l'Union Européenne. Il propose de rétablir un partenariat stratégique avec la Russie.  Mais la praxis internationale peut-elle s'accommoder   d'une "alliance contre-nature", transgressant l'état actuel des rapports de forces ?  D'autre part, il remet en cause de "la politique de la "Chine unique", opte pour un le rapprochement avec Taiwan et annonce  la militarisation de la mer de Chine méridionale, mettant à l'ordre du jour une conjoncture de tensions. Attitude réservée sur l'Union Européenne, Donald Trump, accorde un intérêt prioritaire au Royaume Uni, prenant ses distances des autres pays. Il affirme, par ailleurs, que l'Otan est une organisation «obsolète».  D'autre part, Donald Trump a placé le protectionnisme au cœur de son programme. Il affirma solennellement au cours de son discours d'investiture : «nous allons suivre deux règles simples : acheter américain, embaucher américain».

Des questions se posent cependant :

1 – Le nouveau président  exprime son option, en faveur d'une "nation repliée sur ses frontières". Quelle sera la place de l'Amérique, dans le monde, dans le contexte de "l'isolationnisme", que le nouveau président prône, de son désengagement en conséquence et d'une politique de tensions avec la Chine ?

2 – Est-ce que le protectionnisme, sa décision phare, présentée comme solution miracle et ultime facteur de renaissance, pourrait assurer l'industrialisation, l'emploi et traiter la question de la précarité ?

Loi de la Palice, "la politique  est la confrontation avec la réalité". Ce qui implique le passage du marketing à la réalité. Négociateur par son statut d'homme d'affaire, plutôt qu'idéologue, le Président Donald Trump sera à l'écoute des réalités. Attendons le passage aux actes. 

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