- Actualité
- Chronique
- 16/12/2016 à 12:36
La bataille d'Alep (2011-2016)

Pr. Khalifa Chater
L'évacuation des rebelles, le 15 décembre 2026, consacre la chute de la rébellion, dans la deuxième ville de Syrie.‘‘C'était la bataille la plus importante depuis le début du conflit syrien en 2011’’ (Anthony Samrani, l'Orient le jour). Les forces rebelles, qui combattent sous le drapeau de l'ASL (Armée syrienne libre), ont lancé, le 21 juillet, 2012, l'opération pour la « libération » d'Alep. Mais depuis lors, la rébellion s'est radicalisée. Les groupes islamistes et jihadistes la dominent désormais. Les membres du Front al-Nosra, branche d'el-Qaëda en Syrie, et le groupe État islamique en Irak et au Levant (EIIL) font venir des combattants étrangers à Alep et ont réussi à prendre la direction de la rébellion. La guerre entre les frères ennemis, de l'islam politique a permis, en décembre 2013, au mouvement an-Nosra, qui a fait allégeance à Ayman el-Zawahiri, le chef d'el-Qaëda, de chasser Daech d'Alep.
L'engagement de l'aviation russe, à l'appui de l'armée syrienne, a pris pour cible l'opposition au régime de Damas, notamment les djihadistes. Depuis le début de l’année 2014, la situation militaire dans grande ville du nord de la Syrie a déjà failli basculer à deux reprises : en février, lorsque les forces pro-régime ont avancé dans le nord, appuyées par de massives frappes aériennes russes, puis fin avril, lorsque ces mêmes forces ont multiplié les bombardements contre les faubourgs est de la ville, tandis que les rebelles effectuaient des tirs intenses contre les quartiers contrôlés par le gouvernement. Les faubourgs orientaux d’Alep tenus par les rebelles furent soumis au siège, depuis la mi-juillet par les forces pro-régime et à d’intenses frappes aériennes, au moyen d’avions de chasse russes ou syriens.
La victoire du régime constitue un tournant, - fut-elle mal interprétée par les médias occidentaux - prompts à dénoncer un "choc humanitaire"! Ils évoquaient les conditions des otages civils et occultaient les attaques d'al-Qaida et son traitement jihadiste des populations non acquises à son idéologie. On parla même d'un "révolution", opposant un mouvement rebelle et populaire à un régime dictatorial. Les médias favorables au régime syrien évoquent plutôt ‘‘un régime légitime en train de lutter contre des groupes terroristes ‘‘. Chute ou libération d'Alep, disons plutôt que la victoire du régime syrien met en échec "la stratégie du chao, engagée au Moyen-Orient et assure la sauvegarde de l'Etat nation. De ce fait, la carte géopolitique du Moyen- Orient fait valoir le rôle de la Russie qui développe son aire d'influence, grâce à la conjoncture de la transition américaine et remet en question les jeux de rôle des acteurs régionaux. Mais la bataille d'Alep ne signifie pas hélas la fin de la guerre.