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  • 30/08/2017 à 10:02

La bataille de Tall Afar

La bataille de Tall Afar

Pr. Khalifa Chater 

L’Etat-nation irakien a été mis à rude épreuve, vu l’extension territorial de Daech, à ses dépens. La bataille de Tall Afar, semble mettre fin au pouvoir de Daech. Située sur une route stratégique reliant l’Irak et la Syrie, cette ville du Nord-Ouest est  à 70 km environ à l'ouest de Mossoul, dans la province de Ninive et à 60 km de la frontière syrienne. 

Alors que la bataille de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, a été longue et difficile - il a fallu neuf mois aux forces irakiennes pour chasser les jihadistes de l'EI - les forces irakiennes ont obtenu une victoire rapide à Tal Afar. L’offensive a commencé le 19 aout. Le premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, a annoncé, dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 août, le début de la bataille pour reprendre à l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) son dernier bastion dans la province septentrionale de Ninive. Dans une allocution télévisée, le chef du gouvernement, qui avait revêtu un uniforme militaire, a lancé : « Je dis aux [hommes de] Daech [acronyme arabe de l’EI] qu’ils n’ont pas d’autre choix que de se rendre ou d’être tués». Les forces gouvernementales irakiennes étaient soutenues par Al-Hach ach-Chaabi (la Mobilisation populaire),  des milices à majorité chiite.  Le Hachd bénéficie depuis sa formation en 2014 - à l'appel du grand ayatollah Ali al-Sistani -  d'un fort soutien populaire.

Samedi 26 août, les forces irakiennes avaient annoncé avoir repris le centre-ville de Tal Afar au terme d’une avancée rapide, ne rencontrant que « quelques poches de résistance », l’EI n’ayant opposé qu’une résistance symbolique. Sur le terrain, les forces gouvernementales continuaient, lundi, de combattre à Al-Ayadiya, un secteur encore sous le contrôle de l’EI, au nord-ouest de la ville, et situé sur la dernière route que peuvent emprunter les djihadistes pour fuir vers la Syrie voisine (le Monde, 29 aout 2017). Pourrait-on parler de la fin de Daech, en Irak ?  Des analystes affirment que Daech, prenant acte de sa défaite, se tournerait vers la clandestinité et les attentats.

Nouvelle exigence de la conjoncture, la réconciliation entre les différentes composantes de la population et l’engagement d’une politique de construction. Mais le référendum annoncé par les Kurdes, risquerait de mettre à rude épreuve l’Etat-nation d’Irak, de susciter l’inquiétude de la Turquie, de la Syrie et de l’Iran et de bouleverser la carte géopolitique régionale. Ce qui explique les pourparlers récents turco-irakiens et les interventions des USA et de la France, entre autres, auprès des leaders du Kurdistan, pour différer cette épreuve.

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