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  • 26/06/2017 à 15:59

La crise du golfe, vers l'escalade ?

La crise du golfe, vers l'escalade ?

Pr. Khalifa Chater 

La rupture des relations diplomatiques de  l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, l'Egypte et le Yémen, avec Qatar, le 5 juin,

bouleverse l'ordre dans les pays du Golfe. Les tentatives de médiation, engagées essentiellement par le  Koweït n'ont pas permis d'identifier des arrangements. Les protagonistes  campent sur leurs positions. Les manœuvres militaires du Qatar, avec la Turquie, attestent sa volonté de sortir de l'isolement. Elle est confortée par le soutien de l'Iran, lui fournissant du ravitaillement, pour répondre à l'embargo de son voisinage. Les Emirats, Ryad et Manama avaient également fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le richissime émirat et lui ont imposé de sévères restrictions aériennes. Ce rapprochement de fait avec la Turquie et l'Iran confirme l'escalade.

De leurs côtés, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont remis au Qatar, par l'intermédiaire du Koweït, une liste de 13 demandes, formulées pour mettre fin à la crise diplomatique en cours, depuis le 5 juin. Ils ont donné dix jours au Qatar, pour satisfaire à ces demandes. Exigences formulées sous forme d'ultimatum, le Qatar est sommé de prendre "au sérieux" les demandes de ses voisins. Selon des médias, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte demandent au Qatar de rompre les liens qu'il entretient selon eux avec le groupe Etat islamique (EI), Al-Qaïda, le Hezbollah chiite libanais et les Frères musulmans. Ils exigent notamment du Qatar de réduire ses relations avec l'Iran - grand rival régional de l'Arabie saoudite -, et de  fermer la base militaire turque, qu'il a accueillie, sur son sol. Ils lui demandent également de fermer la chaîne Al-Jazzera, l'instrument de son jeu de rôle, dans l'aire arabe.  Pour M. Gargash, le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères, “il est inacceptable que (le Qatar) (...) continue à financer des plateformes médiatiques et politiques, ayant des vues extrémistes”

Une guerre médiatique conforte  ce climat de tension “Nous (...) pensons que tout appel à la fermeture d'al-Jazeera n'est qu'une tentative de faire taire la liberté d'expression dans la région” (communiqué d'al-Jazeera).“ D'une crise du Golfe, à une fracture régionale”, écrit al-Quds, soutenant Qatar (éditorial, 19 juin 2017). “Il ne s'agit pas, répond Soleiman Jawdat, d'un conflit entre quatre pays, mais d'une guerre du monde entier”. faisant valoir la gravité du terrorisme international (Charq Awsat, 23 juin 2017).

Les deux camps peuvent-ils tenir leurs positions, sur le long terme? Les rapports des forces semblent défavorables au Qatar. Mais l'issue du conflit régional dépend, dans une large mesure de l'Establishment international. Quelles sont les conséquences du nouveau logiciel américain, sur l'ordre des pays du Golfe ?  La Turquie et l'Iran, se cantonneraient-ils, dans les marges, limitant leurs marges de manœuvres ? Conclusion d'un analyste : “ L’Iran assiste, amusé, à la faillite du CCG, conçu contre lui ” (entretien avec Hasni Abidi, L'Orient le jour, 23 juin 2017 
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