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  • 10/07/2017 à 09:49

La "libération" de Mossoul

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Pr. Khalifa Chater

Le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi a annoncé, dimanche 9 juillet, la "victoire" de l'armée sur le groupe  Daech, après neuf mois de combats dans Mossoul, la deuxième ville d'Irak.

Les troupes irakiennes ont atteint dimanche matin les berges du Tigre, dans la partie ouest de la ville, où se déroulaient les derniers combats contre le groupe Etat islamique. Le chef du gouvernement et des armées s'est rendu sur place pour "féliciter les combattants héroïques et le peuple irakien", précise un communiqué. Il s'agit d'une victoire militaire, idéologique et symbolique. En effet, Abou Bakr al-Baghdadi, autoproclamé calife a fait une première apparition publique, vendredi 4 juillet, dans la grande mosquée en-.Nouri, dans la ville de Mossoul, occupée par ses combattants, depuis début juin. Il affirme ainsi devenir le commandeur des musulmans, à la tète du proto- Etat, de l'Etat islamique, Daech,  sur les territoires conquis en Irak et en Syrie. Ville située dans le nord de l'Irak, située à un peu plus de 100 kilomètres  de la frontière turque, Mossoul comptait alors deux millions d'habitants.

La ville était "libérée", après neuf mois de combats contre le groupe Daech. Les troupes irakiennes avaient lancé, le 17 octobre, une vaste offensive pour reprendre Mossoul. Mais la bataille fut difficile et longue. Il fallait tenir compte de l'existence des centaines de milliers de civils, pris, de fait en otages, sur ce champ de bataille urbain. Ils devaient livrer bataille, par quartiers et même par maisons. L'armée irakienne et les forces de police arrivaient par le Nord, le service antiterroriste et les unités de mobilisation populaire (al-Hachd ach-chaabi), forces paramilitaires chiites, attaquent par le sud.  Les troupes devaient aussi empêcher la fuite des jihadistes vers la Syrie, où la bataille de Rekka, capitale de Daech, était livrée.

Au-delà de la célébration de la victoire, il fallait réussir le suivi  de ce triomphe. Un analyste, professeur à Washington définit les priorités :

1 - Compléter l'opération, en libérant les différents foyers occupés par Daech, en Irak,

2 - Démasquer les cellules dormantes, en prenant les précautions, pour éviter le nettoyage ethnique, étant donné que les forces paramilitaires du Hachd ach-Chaabi sont chiites et hostiles aux habitants sunnites de Mossoul,

3 - "la libération de la pierre" ne suffit pas. Il faudrait libérer les hommes, afin qu'ils recouvrent leur dignité (Hussein Mnimna, entretien France 24, 9 juillet 2017).

Fait d'évidence, la reconstruction de la ville et en premier lieu son infrastructure, sont prioritaire, ainsi que l'accueil des réfugiés, leur installation, leur ravitaillement et leur emploi. Mais une vision stratégique exigerait, afin de conjurer les dérives et de consolider l'appartenance à l'Etat-nation, de mettre à l'ordre du jour, la réconciliation nationale, mettant fin aux velléités de démarcation ethnique et de divisions. 

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