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  • 01/07/2025 à 11:30

La Méditerranée et sa révolution

La Méditerranée et sa révolution
Mansour M’HENNI
J’avoue ne jamais guérir de la Méditerranée. Les temps changent et dans le cours du Temps, je me retrouve régulièrement à repenser la méditerranée ou au moins à interroger certains aspects de son accommodation aux circonstances, tantôt inspirant un sentiment d’absurdité qui ne renonce pas à l’espoir, comme chez Albert Camus, et tantôt donnant l’ivresse d’un mysticisme de l’enchantement qui semble se rire des malheurs et se nourrir des erreurs.

Ces derniers temps encore, un projet de travail sur la méditerranéité reprend pied et excite mon désir d’interrogation. Ce faisant, pendant que je visitais mes archives, je suis tombé sur un petit texte de 2011 qui devait constituer l’introduction ou juste l’incipit de l’un des petits livres que je rêve d’écrire sur cette Mer Blanche Médiane qui cherche toujours à imposer le sens que porte son nom ! J’ai donc décidé de mettre dans cette chronique ce petit texte de 2011, avec l’espoir que me revienne l’écho d’un embryon endormi cherchant à venir dans ce monde : « L’année 2011 aura été, par excellence, l’année des révolutions et des tentatives révolutionnaires en Méditerranée.

En effet, partout autour du bassin, des mouvements contestataires se propagent avec plus ou moins d’effet perturbateur des structures en place, avec plus ou moins d’adhésion consciente et effective à une démarche révolutionnaire profondément étudiée et préparée quant à ses moyens et ses objectifs. Rien de plus sûr donc qu’une inflation langagière où les mots et les gestes se combinent dans des slogans lancés par des manipulateurs politiques comme des ballons d’essai, et répercutés à qui mieux mieux par une foule plus enthousiasmée par l’ambiance d’euphorie qui accompagne la contestation généralisée que par une quelconque idéologie ou un programme politique précis, censés sous-tendre le mouvement.

Avec ces nouvelles donnes, il serait intéressant, peut-être même utile, de repenser le contexte de repositionnement de la Méditerranée dans la logique de la mondialisation toujours agissante, bien que de façon plus pernicieuse, et de raisonner des effets et des causes de cette nouvelle dynamique et ces éléments nouveaux du point de vue de « la raison de méditerranéité » qui, plus que jamais, pourrait réorganiser le rôle géostratégique des pays du bassin en vue d’un projet civilisationnel prospectif à même de rendre possible dans la région un « vivre- ensemble » juste et solidaire, dans la logique d’une somme éthique dont les principes de base ont pour noms : la liberté, la démocratie, la modernité, la paix et surtout la conscience responsable du destin partagé.

Pour conduire cette cogitation, il ne serait sans doute pas inutile de reconduire d’abord la synthèse de la pensée de méditerranéité en tant que système amenant une vision civilisationnelle et mobilisant une action nécessaire pour l’accomplissement du projet qu’elle défend. Dans un deuxième temps, une analyse de la situation de la Méditerranée 2011 s’impose tant il importe de déceler ce qui dans ce bouillonnement caractérisé peut informer des limites et des ouvertures du concept de méditerranéité.

A la fin, comme à l’heure du bilan, il conviendrait de tirer les enseignements qui se doivent pour éviter à la Méditerranée, ultérieurement, les manquements et les aberrations qui ont autant chauffé, brûlé même le terrain méditerranéen, et pour la doter de structures et surtout d’une culture à même d’y instaurer un système d’autorégulation pour y favoriser le développement durable et le progrès ininterrompu sans y affecter ce qui est fondamentalement humain et ce qui est constructivement humaniste. » Voilà ce texte de 2011 ! Osons espérer que des commentaires et des conversations suivront et nous réuniront pour l’approfondissement de la pensée de méditerranéité.
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