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  • 24/05/2017 à 10:00

La mondialisation en question ?

La mondialisation en question ?

Pr. Khalifa Chater 

En tant que fait établi, la mondialisation  est remise en question. On lui attribua, volontiers, les multiples maux de l'ouverture des frontières, de l'expansion migratoire et même de l'accueil des jihadistes. 

Situation curieuse, ceux qui profitent de la mondialisation, USA et Europe, semblent être ses plus critiques. Nous pensons que les états d'âme ont balayé les analyses lucides et les diagnostics objectifs. Serait-elle au-dessus de tous soupçons ?  Pourrait-on la maîtriser ? Jamais, autant qu'au jour hui, la mondialisation n'a été perçue comme un fléau : Le protectionnisme de Donald Trump, l'appel à la frontière, du Front National français et au-delà, dans l'Union Européenne, attestant la montée des populismes identitaires, s'inscrivent dans une critique, sans ménagement, de la mondialisation :  

L'Amérique de Trump rejette la mondialisation  Il a développé, au cours de la campagne électorale, un discours isolationniste et protectionniste. Son slogan de campagne « l'Amérique et les Américains d'abord " exprime   " un mélange de nationalisme, de repli sur soi, de populisme et surtout de narcissisme" L'élection de Trump montre que sa vision était largement partagée.  Diagnostic de Romaric Godin, " Victoire de Trump : un échec de la mondialisation financiarisée", http://www.latribune.fr, 9 novembre 2016). Affirmation hâtive : " En finir avec les mythes de la mondialisation".

Autre cas, en France, le Front National a dénoncé, lors de la campagne présidentielle, "la mondialisation  sauvage". Marie Le Pen fait valoir la stratégie de la forteresse antimondialisation. La reconquête des frontières en économie se traduirait par une taxe générale à l’importation de 3%. Le retour à la monnaie nationale après un référendum ferait quitter l’UE. Les fondamentaux du FN sont renforcés, confrontant la politique anti-immigrés. Le mouvement populiste français, expression d'une crise identitaire,  dénonce le multiculturalisme et s'accommode volontiers d'une islamophobie.

Conclusion : La mondialisation met certes, à l'épreuve les Etats-nations et renverse les principes de territorialité  et de souveraineté. Mais faudrait-il faire valoir les réticences, produits des états d'âme, sur un diagnostic lucide ?  Je dirais plutôt, qu'il s'agit d'un état de fait, d'une mutation globale, résultant de la révolution des technologies, de l'inscription, des territoires, dans l'aire-monde. En tant que telle, elle a, bel et bien, un caractère irréversible. Les reproches concerneraient d'ailleurs essentiellement le processus “exclusivement libérale ?”, qui la marque. D'ailleurs le Brexit ou même le discours protectionniste de Trump ne rejettent pas la mondialisation, dans l'absolu. Mais font valoir leur préférence, à l'expression régionale, le commerce, atlantique, dans les deux cas cités.
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