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  • 25/07/2024 à 09:27

La pénurie d’eau et sa gestion sociale

La pénurie d’eau et sa gestion sociale

Par Mansour M’henni

Il a été souvent question, ces derniers temps, de la coupure de l’eau courante un peu partout, surtout dans des régions particulières. Il semble que c’est le gouvernorat de Monastir qui ait été le plus affecté. Cela reste à vérifier, n’empêche qu’il nous a été de vivre cette pénurie dans la région et nous pouvons témoigner que, sur plusieurs jours (plusieurs semaines, précisent les sédentaires), l’eau courante est coupée à 14 heures pour ne reprendre son cours que le lendemain à 7 heures du matin.

Ainsi des citoyens sont privés d’eau pendant 17 heures ! De quoi se poser la question de la pertinence ou non de la décision des commandeurs de la distribution de l’eau courante. En effet, qu’est-ce qui justifierait une si longue interruption dans une région plutôt qu’une autre ? Qu’est-ce qui justifierait déjà le principe d’une si longue interruption, dans n’importe quelle région ? Finalement, et au vu de ses répercussions variées, une telle décision peut-elle s’avérer d’une grande efficacité, surtout en matière d’éducation des citoyens à ce qu’on voudrait que ce soit l’économie de l’eau ?

Ce qui arrive souvent, c’est que pendant les 7 heures où ils disposent de l’eau courante, les citoyens ne font que remplir tout ce qui peut contenir une réserve d’eau, même si plus tard ils n’utilisent pas cette réserve à bon escient. C’est donc à un autre gaspillage par excès de précaution qu’on contraint les citoyens. Le pire, c’est que le plus souvent ces décisions ne sont pas accompagnées d’explications argumentées et convaincantes dans une médiatisation pédagogiquement rationalisée. Qu’on le veuille ou non, certains besoins à domicile ne peuvent pas se passer de l’eau propre pendant 17 heures d’affilée !

Pire encore, lors de visites d’inspection, le Président de la République a pointé, dans ses déclarations, des comploteurs qui seraient derrière ce dysfonctionnement inquiétant. Le lendemain de sa déclaration, concernant la région prise ici en exemple, on ajouta une heure d’interruption (18 au lieu de 17) puisque l’eau ne revint qu’à huit heures du matin. Heureusement, le soir on ne coupa pas l’eau mais on réduisit son débit. La solution n’est pas bête ; elle existe bien : réduire le débit, procéder à des coupures momentanées ne dépassant pas les trois heures successives, et accompagner le tout par une sensibilisation à la responsabilité du citoyen dans la gestion du problème de l’eau.

Ce qui arrive avec la gestion de l’eau courante peut se retrouver dans d’autres secteurs vitaux et même dans les prestations des services administratifs. Nous en avions parlé et nous le rappelons pour finir sur un espoir, celui de voir la grande majorité des citoyens et des responsables s’appliquer à faire ce qu’il faut pour que l’Etat continue de fonctionner normalement, avec l’objectif essentiel de son action, en l’occurrence faciliter la vie commune, la vie de tous les citoyens, indépendamment des conflits et des enjeux politiques qui, en ces temps d’élection, prennent d’autres dimensions et mettent même en péril le corps social par différents dommages imposés à ses différents organes.

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