• Actualité
  • Communiqué
  • 23/05/2023 à 11:21

La recomposition des valeurs en rapport avec la sexualité, la santé sexuelle et reproductive et la relation de genre auprès des jeunes en Tunisie

La recomposition des valeurs en rapport avec la sexualité, la santé sexuelle et reproductive et la relation de genre auprès des jeunes en Tunisie
Le Groupe Tawhida Ben Cheikh a mené, entre les mois de novembre 2022 et février 2023, une enquête de terrain auprès des jeunes hommes et femmes de 18 à 29 ans sur la recomposition des valeurs en rapport avec la sexualité, la santé sexuelle et reproductive et la relation de genre.  5837 jeunes issus de 8 gouvernorats : Ariana, Ben Arous, Le Kef, Manouba, Médenine, Sfax, Tataouine et Tunis, ont participé à l’enquête.   
L’enquête a dévoilé
 -Des différences entre les régions.  
Ainsi que :-
Une persistance des valeurs patriarcales en rapport avec le genre: 66,9% des hommes indiquent que l’homme doit avoir le dernier mot lorsqu’il s’agit de décisions importantes pour la famille.
-Des tabous associés à la sexualité des femmes et la diversité dans l’orientation sexuelle 
-La diffusion des attitudes traditionnelles va au-delà des niveaux socio-économiques, les tranches d’âge et le niveau d’éducation. 
Par ailleurs :
-Une exposition à une information globalisée (inscription à Facebook dépasse 90%), l’utilisation de substances : le tabac, l’alcool, cannabis : 32,8% des hommes fument le cannabis de temps en temps ou de façon régulière ; la consommation des drogues dures étant aussi plus élevée parmi les hommes. 
-Le manque sérieux de connaissances sur des sujets essentiels de la vie, tels que la sexualité et la santé sexuelle et reproductive : seulement 54,2% des jeunes connaissent le préservatif masculin, 45,8% la pilule contraceptive et 20,8% la pilule du lendemain ; ceci en dépit des pratiques sexuelles, précoces chez les hommes, dont une grande partie est non protégée. 
-La connaissance du droit et l’accès à l’avortement, qui est légal en Tunisie jusqu’à 3 mois de grossesse, est très limitée: 38% des hommes et 31% des femmes ne sont pas d’accord que « chaque femme célibataire a le droit de bénéficier des prestations de l’avortement quand elle le désire » ; la connaissance de la loi en vigueur sur l’avortement est aussi limitée.
-Le mariage n’étant plus considéré comme ultime traduit une transition progressive vers des valeurs que l’on voit ailleurs dans le monde. 
Ces données reflètent l’absence de programmes d’éducation sexuelle structurés et efficaces, dans les écoles et en dehors des écoles et l’utilisation de médias sociaux canalisant des courants d’idées divers et contradictoires.
Les résultats de l’enquête seront utilisés pour développer des outils de plaidoyer à l’intention des décideurs et pour la formation et l’autonomisation des jeunes pour une participation effective dans tous les volets de la société, et des jeunes épanouis et respectueux de la diversité et des libertés individuelles.
Partager sur
Retour
Les Dernières Vidéos
Les Dernières Actualités