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  • 04/10/2019 à 15:50

La Tunisie a-t-elle réussi à gérer la crise de l'élection présidentielle ?

La Tunisie a-t-elle réussi à gérer la crise de l'élection présidentielle ?

Quelques jours nous séparent du deuxième tour de l'élection présidentielle anticipée et le mystère plane toujours sur le sort d'un des candidats au second tour, qui demeure en prison jusqu'à maintenant.

Cette situation "emblématique" nous pousse à nous poser des questions quant au respect des principes fondamentaux des élections « libres », à savoir l'intégrité de ces élections et le principe d'égalité des chances.
Plusieurs spécialistes en droit constitutionnel avaient déclaré à Jawhara FM que la Tunisie vit une crise juridique et constitutionnelle sans précédent vu qu'un des candidats se trouve en prison et se trouve dans l'impossibilité d'effectuer sa campagne électorale comme l'ensemble des candidats.
De son côté, Amine Mahfoudh, professeur en droit constitutionnel a estimé que ces élections ne sont ni libres ni équitables, soulignant que la constitution tunisienne, la loi électorale, et l'ensemble des conventions internationales signées par la Tunisie stipulent clairement l'obligation de la tenue d'une concurrence libre et équitable, en plus de l'égalité entre les candidats.
Le candidat doit être en état de liberté pour qu'il puisse présenter son programme électoral et prendre contact avec les médias locaux et étrangers en vue de faire connaitre son programme électoral, a ajouté Mahfoudh.
Par ailleurs, le professeur en droit constitutionnel a estimé que l'ISIE est la première responsable de cette situation, disant à ce propos que la constitution et la loi électorale lui ont donné les outils nécessaires pour intervenir. Des outils que l'instance électorale n'a pas utilisés, selon ses dires.
La loi de l'ISIE indique que l'Instance veille à garantir des élections démocratiques, libres et transparentes, a-t-il assuré expliquant que l'article 4 de la loi lui donne un pouvoir décisionnel et fait d'elle un organe exécutif.
Toutefois, Amine Mahfoudh a reproché à l'ISIE de ne s'être pas aperçu dès le début de l'absence du principe de l'égalité entre les candidats et que l'instance aurait dû rouvrir les candidatures à l'élection présidentielle.
Si Nabil Karoui remporte la Présidentielle, il ne pourra pas prêter serment devant le Parlement et sera dans l'incapacité d'entamer ses fonctions, ce qui nous mènera directement vers une vacance du pouvoir.
Là, nous nous trouverons également face à un problème constitutionnel et juridique vu que la cour constitutionnelle est la seule institution accréditée à constater la vacance du pouvoir; une Cour constitutionnelle qui n'est toujours pas formée, a poursuivi le professeur en droit constitutionnel.
Mahfoudh a indiqué que face à ses violations, ces élections n'ont été ni libres ni équitables, estimant que la Tunisie n'a pas su gérer cette crise.

Farah Mokrani
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