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  • 22/08/2016 à 09:29

Le gouvernement d'union, à l'épreuve du choix des compétences !

Le gouvernement d'union,   à l'épreuve du choix des compétences !

Pr. Khalifa Chater

Le gouvernement d'Union Nationale fut le produit d'un laborieux compromis, entre les partenaires politiques. 

Le Premier ministre Youssef Chahed a pu  limiter leurs ambitions et obtenir leur accord pour concilier la représentation politiques et le choix des compétences de la société civile. Principal gagnant du système des quotas, le parti Nida Tounes obtient huit portefeuilles avec quatre ministres et quatre secrétaires d’Etat. Ennahdha a augmenté sa représentation. Elle a, en effet, réussi à obtenir six sièges (trois ministres et trois secrétaires d’Etat). Le parti Afak a été redimensionné : il n'obtient que deux sièges. L'entrée au gouvernement d'un représentant d'al-Massa et d'al-Joumhouri, annonce, en dépit de la modestie de la représentation, une éventuelle prise en compte de l'idéologie, corrigeant l'option libérale dominante.  La participation de deux anciens syndicalistes ferait valoir la nécessité de traiter la question de la précarité et du pouvoir d'achat.

Saluons la participation féminine : 6 ministres et 2 secrétaires d'Etat. D'importants secteurs leur ont été confiés : ministères des finances, de la santé, du tourisme et de l'artisanat, de l'énergie et des mines, de la jeunesse et du sport, des femmes, famille et enfance. Cette participation effective traduit  l'émergence de la femme, comme acteur politique important, dans l'ère post-révolution. Faisant valoir le rajeunissement de l'équipe, Youssef Chahed a affirmé que cinq jeunes de moins de trente-cinq ans ont obtenu des charges gouvernementales. En réalité, la majorité des ministres et des secrétaires d'Etat ont moins de 55 ans. Ce  qui confirme le passage de génération.

La composition du gouvernement atteste une recherche de compétences, en matière de finance, d'économie, de gestion et de recherches universitaires. De ce point de vue, Youssef Chahed a suivi l'exemple de l'ancien premier ministre Mehdi Joma, qui a réuni de grandes compétences internationales, fussent-elles des nouveaux nées politiques. On peut cependant relever parfois, l'absence d'expériences politique, dans la gestion des hommes. Mais le système politique tunisien réadapté depuis l'élection de 2014, lui assure le soutien du président Béji Caïd Essebsi et compensera la praxis gouvernementale. L'appui des composantes de  la nouvelle coalition permettrait de reconstruire le consensus et de créer l'environnement adéquat pour assurer l'engagement des réformes et l'amélioration de la gouvernance, pour faire face aux grands défis. La lutte contre le terrorisme reste, bien entendu une priorité.  Mais s'il convient d'être d'une grande fermeté sur ce front,  la corruption, le chômage de masse, la précarité,  la dégradation du système éducatif,  les excès bureaucratiques restent des préoccupations majeures. Le renouvellement qu'on attend passe par la pertinence et l'audace des solutions avancées. L'heure a sonné de rompre avec les hésitations, les demies mesures et les compromis de circonstances. Wait and see.
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