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  • 04/09/2017 à 09:49

Le nouvel essai nucléaire de Pyongyang

Le nouvel essai nucléaire de Pyongyang

Pr. Khalifa  Chater 

Dans un climat de tensions dans la région, Pyongyang vient d’annoncer l'essai réussi, dimanche 3 septembre, d'une bombe nucléaire d'une puissance d'environ 100 kilotonnes de TNT, soit 6 fois celle de la bombe qui ravagea Hiroshima en 1945. 

La bombe H, appelée aussi thermonucléaire, est 10 à 100 fois plus puissante que la bombe A. «L'énergie de l'explosion, dans une galerie creusée sous une montagne à Punggye-Ri, est équivalente à celle d'un séisme de magnitude 6,3, d'après l'USGS américain et le signal a été enregistré par tous les réseaux sismiques de la planète, même à des milliers de kilomètres » De l'aveu d'un spécialiste, « peu importe aujourd'hui la véritable nature de la bombe: c'est le bond en puissance qui est le plus significatif. La centaine de kilotonnes de l'engin nord-coréen est du même ordre de grandeur que la puissance des têtes nucléaires installées sous les coiffes des missiles M51 emportés par les sous-marins de la force de dissuasion française » (Vanderberghe, « qu'est-ce qu'une bombe H ? », Le Figaro, 3 septembre). Pyongyang présente un nouveau défi pour Washington comme pour la Chine, principal allié du régime nord-coréen.

Déclaration du président américain, le jour même  sur Twitter : « Les actions nord-coréennes « continuent d'être très hostiles et dangereuses pour les Etats-Unis », Jugeant que toute politique d'"apaisement" ne "fonctionnera pas", Donald Trump a estimé le jour même de l’annonce de l’essai, que l'"Etat voyou" était désormais devenu "une grande menace et une source d'embarras pour la Chine", mettant à nouveau la pression sur la Chine, pour contrôler son turbulent voisin.  Pékin a de son côté "condamné vigoureusement" l'essai nucléaire, à l'origine d'une secousse tellurique ressentie jusque dans le nord-est chinois.  Elle a exhorté Pyongyang à «cesser ses actions erronées qui aggravent la situation et ne servent pas ses propres intérêts ». L'essai nord-coréen est « profondément déstabilisant » et constitue « un nouveau manquement sérieux aux obligations internationales » de Pyongyang a de son côté estimé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à la veille d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la question. Moscou, Tokyo, Séoul et Paris n'ont pas non plus tardé à condamner cette nouvelle violation de multiples résolutions de l'ONU exigeant la fin des programmes nucléaire et balistique nord-coréens. Tollé général,  plusieurs pays demandèrent un renforcement des sanctions internationales, un mois après l'adoption de nouvelles sanctions onusiennes.

Des négociations devaient avoir lieu, entre les puissances régionales internationales, sur la question. La réaction  américaine, en accord avec le Japon et la Corée du Sud, pourrait susciter l’escalade. Quel type de réponse au défit à part les sanctions économiques et l’ostracisme.  Un incident pourrait provoquer une guerre. Les USA pourraient compter sur la Chine,  acteur important dans la région, et qui pourrait couper aux nord-coréens le robinet du pétrole. Mais la Chine peut présenter des conseils, sans mettre en cause son alliance historique. Un dialogue entre les USA et la Russie pourrait arrêter les dérives. Mais la situation conflictuelle actuelle entre la Russie et les USA exclurait toute initiative dans cette conjoncture. 
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