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  • 25/07/2019 à 14:50

Le Président est mort, vive la République

Le Président est mort, vive la République

Par Mansour M’henni

Le Président Béji Caïd Essebsi est mort ce jeudi 25 juillet 2019, le jour même de la commémoration de la fondation de la République tunisienne un 25 juillet 1957 par feu Habib Bourguiba, le Père spirituel et le maître à penser non seulement du récent défunt, mais sans doute de la majeure partie du peuple tunisien. Dieu ait l’âme du Grand Homme que fut Béji Caïed Essebsi et puisse Le Seigneur le gratifier du meilleur de son paradis ! Républicain il a vécu, républicain il est parti : ainsi fut son destin.


Le 24 juillet 2019, je m’apprêtais à rédiger la présente chronique, avec une hésitation entre deux titres : « La République malade » ou « La République est-elle malade ? ». Soudain, j’apprends par la radio que le président a été transporté d’urgence à l’hôpital militaire. J’ai eu un mauvais présage qui devait se confirmer le lendemain, et j’ai décidé alors de reporter la rédaction de la chronique pour la fin de la journée du 25 juillet. Le cours des événements en a décidé plus tôt et on nous annonça, en fin de matinée, le décès du Président. Très vite aussi, conformément à la constitution, le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, prend en charge la présidence de la République pour l’intérim prévu, de 90 jours probablement, le temps de l’organisation des élections législatives et présidentielles.

C’est donc pour le titre ci-dessus que j’ai opté et, curieusement, en écrivant, je voyais la même phrase défiler sur facebook, en statut de différents usagers de la toile. Au lieu de changer de titre, j’y ai donc trouvé les raisons d’une confirmation nécessaire. En effet, quelle que soit la valeur d’un homme, elle ne peut l’empêcher de partir. Resterait alors ce qu’on retiendrait de lui. Or, pour BCE, il y a beaucoup à retenir, beaucoup plus en sa faveur qu’en sa défaveur.

Cependant, au-delà de Béji Caïd Essebsi, de Bourguiba et de tous les autres, de tout le monde quoi, la Tunisie restera une patrie exceptionnelle, difficile à se rompre l’échine sous le poids des plus dures épreuves, une patrie avec un cœur à accueillir tous les siens, même les moins reconnaissants et les moins fidèles. Aujourd’hui, cette patrie a dans la mort de Béji Caïd Essebsi un message de grande importance. En effet, le décès d’un fieffé républicain, le jour même de la fête de la République, pendant qu’il était à la tête de la République, semble souligner à l’intention de tous les Tunisiens que la république est leur seule chance pour l’avenir. Plus ils s’y attacheront et plus ils sauvegarderont ses institutions, ses signes et ses symboles, plus ils pourront affronter les aléas d’un avenir qui paraît de moins en moins prévisible, tant du fait des problèmes internes que des contraintes extérieures.

Il est certes malheureux de constater que certaines voix, très minoritaires heureusement, n’ont même pas l’égard qu’il faut pour la circonstance d’un deuil national. Ils sont trop politico-politicards pour rester assez sensibles aux valeurs d’humanité. Ce ne sont pas ceux-là qui sauvegarderont et protègeront la République, ni la Tunisie en tant que patrie. Ils ont l’art de tout dénoncer au nom d’un « complotisme » qu’ils paraissent les mieux à même de maîtriser, voire à en abuser, s’ils en trouvaient l’occasion propice.

Reste donc aux Tunisiens de saisir le message idoine et de veiller à assurer leur transition démocratique, plus pour la patrie et pour la république que pour un quelconque parti et une quelconque idéologie.

Aujourd’hui, le Président est mort (Paix à son âme !), que vivent donc la Tunisie et sa République !

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