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  • 13/12/2016 à 12:25

Le Prix Sakharov remis aux deux femmes yézidies rescapées de Daech

Le Prix Sakharov remis aux deux femmes yézidies rescapées de Daech
Nadia Mourad Bassi Taha et Lamiya Aji Bachar, deux jeunes yézidies survivantes de Daesh, ont officiellement reçu le Prix Sakharov 2016 ce mardi 13 décembre à Strasbourg. 
L’ensemble du Parlement européen a salué leur courage et leur détermination à défendre la communauté yézidie, cible répétée de l’État islamique, et à mettre en lumière le sort des femmes victimes de violences sexuelles de la part d’organisations terroristes.
Enlevées et violées par Daesh Devant l’ensemble du Parlement européen, Lamiya Aji Bachar est revenue sur sa captivité aux mains de l’État islamique, racontant qu’elle a été vendue à quatre reprises en tant qu’esclave.
Alors qu’elle tentait de s’échapper, une mine antipersonnel l’a gravement défigurée : « Avec une amie et une petite fille âgée de neuf ans, nous sommes parvenues à nous échapper.
Pendant la fuite, mon amie Kathrin a accidentellement marché sur une mine qui a explosé.
La dernière chose que j’ai entendue, c’était ses cris. C’est la pire chose que je n’ai jamais entendue ».
« Je pense que je peux devenir la voix des victimes. Votre Prix me donne la force de continuer. C’est la raison pour laquelle j’ai pris la décision d’être la voix des sans-voix », a-t-elle déclaré avant d’avertir que plus de 3 500 enfants et femmes étaient toujours aux mains de l’État islamique.

La communauté yézidie, cible répétée de Daesh 

« Daesh et les extrémistes sont arrivés dans notre village en août 2014 pour supprimer toute présence des yézidis. Ils ne nous ont laissé qu’un seul choix : se convertir ou mourir », a expliqué Nadia Mourad, rappelant que tous les hommes de Kocho, son village natal en Irak, avaient été massacrés.
« Il n’y a aucun doute sur le fait que Daesh a commis un génocide de masse. Ce génocide ne consiste pas seulement à tuer, mais aussi à réduire de manière systématique les femmes en esclavage et à prendre les enfants », a ajouté Nadia Mourad. « Ma communauté est aujourd’hui complètement désintégrée sous le poids du génocide. Les derniers yézidis au Moyen-Orient se trouvent en Irak, et ils ne sont plus qu’un demi-million ».
Devant les députés, les deux jeunes femmes ont demandé la poursuite internationale des auteurs de ces atrocités. Elles ont également plaidé pour la mise en place de zones protégées dans leur pays afin de protéger les yézidis et d’autres communautés en danger.
Enfin, Nadia Mourad et Lamiya Aji Bachar ont évoqué le rôle que pourrait avoir l’Europe dans l’accueil et la réinstallation de la communauté yézidie. « L'Europe est un symbole d’humanité et prouve aujourd’hui qu’elle l’est bel et bien. L’Europe doit rester un modèle pour le monde, un modèle de coexistence des peuples et des cultures », a souligné Nadia Mourad.

Qui sont Nadia Mourad Bassi Taha et Lamiya Aji Bachar ?

Les deux jeunes femmes sont originaires de Kocho, un village irakien situé à une quinzaine de kilomètres de Sinjar. En août 2014, l’État islamique massacre tous les hommes du village.
Les jeunes femmes, dont Lamiya, Nadia et leurs sœurs, sont enlevées, vendues et utilisées comme esclaves sexuelles.
Nadia parviendra à s’enfuir en novembre 2014 et Lamiya en avril 2016.
Toutes les deux vivent aujourd’hui en Allemagne et tentent de retrouver une vie normale. Elles sont devenues des porte-paroles de la communauté yézidie en Irak, une minorité religieuse qui a été la cible d'un génocide perpétré par les combattants de Daesh.
Elles militent également pour mettre en lumière le sort des femmes victimes de violences sexuelles de la part d’organisations terroristes.

D'après un communiqué du Parlement Européen
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