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- 18/07/2022 à 09:43
Le référendum, parlons-en !

Par Mansour M’henni
Une frange de la population centre son intérêt sur le référendum du 25 juillet, chacun avec l’opinion qui lui vient ou qui lui va.
Une frange de la population centre son intérêt sur le référendum du 25 juillet, chacun avec l’opinion qui lui vient ou qui lui va.
Il n’est pas certain que cette frange soit majoritaire ; ce qui permet, et permettra encore plus à la fin, une divergence manifeste des interprétations des résultats.
Au fond, tout risque d’être ramené à l’éternel jeu politique dans lequel certains s’opposent à d’autres, jusqu’au temps où les autres s’opposeront aux premiers.
Pourtant, dans l’absolu, un référendum est un procédé démocratique censé limiter les abus et les dérapages de la démocratie représentative qui est de plus en plus contestée, un peu partout dans le monde, et qui a montré ses limites, voire ses dangers, dans notre dernière décennie baptisée « La décennie noire de la transition démocratique ».
La Tunisie indépendante aura organisé, ce 25 juillet 2022, son deuxième référendum, à vingt ans d’intervalle.
Au peuple tunisien, car le référendum est d’abord un acte populaire, d’en évaluer les causes et les effets… Pourvu que cela ne se fasse pas dans la cohue populiste, mais dans la sereine et rationnelle interrogation citoyenne, en termes de droits certes, mais surtout en termes de devoirs et de responsabilités.
On entend souvent dire que notre peuple est un « je-m'en-foutiste » qui n’est pas gêné de prendre les décisions les plus graves, comme celle de voter, avec une totale indifférence, comme si les conséquences de ces décisions, pourtant déterminantes de sa vie à certains points de vue, n’étaient qu’un coup de pied dans un petit caillou croisé devant soi en marchant.
Si c’est le cas, c’est donc au peuple que la responsabilité doit être imputée, celle de ne pas s’assumer en tant que membre actif et agissant dans sa société.
Le propre de l’infantilisation du peuple, c’est qu’elle cherche à doter les « leaders » politiques d’une intelligence supérieure les autorisant à penser et à décider pour les autres ; ceux-ci étant symboliquement impliqués par un vote de consécration du pouvoir d’un clan ou l’autre des politiciens en opposition.
De ce point de vue, au nom de cette intelligence auto-proclamée comme justificative du pouvoir, un mini-groupe ou un individu peut se prévaloir de ce pouvoir pour peu qu’il réussisse à acquérir un certain nombre de voix dans des élections.
Autrement dit, la démocratie représentative finit toujours par légitimer le pouvoir d’un mini-groupe (comme les partis de cette dernière décennie dont on a pu constater la fragilité structurelle, la précarité intellectuelle et politique et l’incompétence de gouvernance), ou d’un individu (comme actuellement le président de la République).
Or, dans le premier cas, on est face à une nouvelle forme de l’oligarchie, et dans le second cas, on est devant une autocratie. Pourtant, la démocratie a été conçue et instituée pour contrer les pouvoirs oligarchique et autocratique. Voilà notre paradoxe aujourd’hui, nous Tunisiens ne sachant de quel pied aller vers le référendum ou s’en détourner, le pied droit ou le pied gauche.
Peut-être alors le boycott d’un référendum est-il, au fond, un acte anti-démocratique ?! Peut-être qu’une mobilisation de masse pour mettre en vraie compétition les voix du OUI et celles du NON sera-t-elle plus cohérente avec notre espoir de démocratie et de lutte pour la concrétisation de cet espoir ! Indépendamment du résultat dont l’effet ne sera que provisoire et transitoire, l’Histoire ne cessant pas de le montrer ?!Ainsi, faire du référendum un exercice d’éducation et de culture démocratiques ne serait alors pas une mauvaise chose pour l’avenir ! Encore faut-il que cela soit l’avis du plus large ensemble citoyen qui viendrait, librement et volontairement, dire OUI ou NON, en bonne âme et conscience… librement et volontairement !
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Pourtant, dans l’absolu, un référendum est un procédé démocratique censé limiter les abus et les dérapages de la démocratie représentative qui est de plus en plus contestée, un peu partout dans le monde, et qui a montré ses limites, voire ses dangers, dans notre dernière décennie baptisée « La décennie noire de la transition démocratique ».
La Tunisie indépendante aura organisé, ce 25 juillet 2022, son deuxième référendum, à vingt ans d’intervalle.
Au peuple tunisien, car le référendum est d’abord un acte populaire, d’en évaluer les causes et les effets… Pourvu que cela ne se fasse pas dans la cohue populiste, mais dans la sereine et rationnelle interrogation citoyenne, en termes de droits certes, mais surtout en termes de devoirs et de responsabilités.
On entend souvent dire que notre peuple est un « je-m'en-foutiste » qui n’est pas gêné de prendre les décisions les plus graves, comme celle de voter, avec une totale indifférence, comme si les conséquences de ces décisions, pourtant déterminantes de sa vie à certains points de vue, n’étaient qu’un coup de pied dans un petit caillou croisé devant soi en marchant.
Si c’est le cas, c’est donc au peuple que la responsabilité doit être imputée, celle de ne pas s’assumer en tant que membre actif et agissant dans sa société.
Le propre de l’infantilisation du peuple, c’est qu’elle cherche à doter les « leaders » politiques d’une intelligence supérieure les autorisant à penser et à décider pour les autres ; ceux-ci étant symboliquement impliqués par un vote de consécration du pouvoir d’un clan ou l’autre des politiciens en opposition.
De ce point de vue, au nom de cette intelligence auto-proclamée comme justificative du pouvoir, un mini-groupe ou un individu peut se prévaloir de ce pouvoir pour peu qu’il réussisse à acquérir un certain nombre de voix dans des élections.
Autrement dit, la démocratie représentative finit toujours par légitimer le pouvoir d’un mini-groupe (comme les partis de cette dernière décennie dont on a pu constater la fragilité structurelle, la précarité intellectuelle et politique et l’incompétence de gouvernance), ou d’un individu (comme actuellement le président de la République).
Or, dans le premier cas, on est face à une nouvelle forme de l’oligarchie, et dans le second cas, on est devant une autocratie. Pourtant, la démocratie a été conçue et instituée pour contrer les pouvoirs oligarchique et autocratique. Voilà notre paradoxe aujourd’hui, nous Tunisiens ne sachant de quel pied aller vers le référendum ou s’en détourner, le pied droit ou le pied gauche.
Peut-être alors le boycott d’un référendum est-il, au fond, un acte anti-démocratique ?! Peut-être qu’une mobilisation de masse pour mettre en vraie compétition les voix du OUI et celles du NON sera-t-elle plus cohérente avec notre espoir de démocratie et de lutte pour la concrétisation de cet espoir ! Indépendamment du résultat dont l’effet ne sera que provisoire et transitoire, l’Histoire ne cessant pas de le montrer ?!Ainsi, faire du référendum un exercice d’éducation et de culture démocratiques ne serait alors pas une mauvaise chose pour l’avenir ! Encore faut-il que cela soit l’avis du plus large ensemble citoyen qui viendrait, librement et volontairement, dire OUI ou NON, en bonne âme et conscience… librement et volontairement !
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