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  • 02/06/2017 à 10:45

Le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat

Le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat

Pr. Khalifa Chater


Coup de tonnerre, le Président des USA, Donald Trump, a annoncé jeudi 1er juin, que les Etats-Unis se retiraient de l’Accord de Paris sur le climat. 

Cette  décision ne devait pas surprendre, puisqu'il s'agissait d'une promesse de sa campagne populiste. D'ailleurs, l'information, tweetée par Donald Trump lui-même, à l'issue du G7, de Taormine, en Italie, constituait la principale annonce du sommet sur ce thème. Le texte DU G7, finalisé samedi 29 mai, expliquait que “les Etats-Unis étaient  en train de réévaluer leur politique sur le changement climatique et sur l'accord de Paris,  ne sont pas donc, en mesure de rejoindre le consensus sur ce sujet”. Les chefs d'Etat du Canada, de France, d'Italie, du Japon et du Royaume Uni, ainsi que la commission européenne, poursuit le communiqué “réaffirment leur engagement à rapidement mettre en œuvre l'accord de Paris”. La formulation est un constat  de la divergence entre Le président américains et ses six interlocuteurs.

L'accord de Paris, conclu fin 2015 et dont son prédécesseur démocrate Barack Obama fut l'un des principaux architectes, vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale "bien en deçà" de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle. Les Etats-Unis sont, d'ailleurs, le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, derrière la Chine. Le Président américain a d'ailleurs affirmé   “J'ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris", a lancé le président Trump, qui a mis en avant la défense des emplois américains et dénoncé un accord  “très injuste" pour son pays. D'ailleurs, le Président américain a affirmé que l'accord desservait les USA, au profit de la Chine, de l'Inde et de l'Europe. Cette allusion hâtive – une dénonciation des partenaires ! - ne pouvait que susciter des critiques du discours nationaliste, souverainiste, sinon isolationniste. Est-ce à dire que les USA, au-delà  de la question climatique entend remette en cause son leadership international, pour défendre une politique spécifique d'isolement ? Des observateurs ont, d'ailleurs, affirmé, que ce retrait "des affaires du monde", pourrait donner encore plus de poids à la Chine, qui s'est peu à peu imposée comme un pays leader de la "diplomatie climat".

Remarquons que la décision du Président américain  a suscité une condamnation internationale: Riposte immédiate du Président français, Emmanuel Macron. Il estima que M. Trump avait commis "une erreur" pour les intérêts de son pays et "une faute" pour l'avenir de la planète. Il  a appelé les scientifiques, ingénieurs et entrepreneurs américains à venir travailler en France sur "des solutions concrètes" pour le climat. De nombreuses voix sur la scène internationale (Chine et UE en tête) ou dans le monde des affaires, l’ont appelé à revoir sa position, rappelant l’urgence d’agir face au réchauffement en cours. Cette initiative a été critiquée, aux USA : Barack Obama a aussitôt jugé dans un communiqué que son successeur “rejetait l’avenir” tout en affirmant que cette décision n’entraverait pas les progrès écologiques dans le reste du monde. Dans un communiqué, le démocrate a rappelé que l’accord n’avait pu voir le jour, en 2015, que grâce au “leadership américain sur la scène mondiale”. De même, l’ancien vice-président américain Al Gore a condamné cette décision qu’il juge dans un communiqué “dangereuse et indéfendable”. D'autre part, de nombreux maires dont celui de New York et de Pittsburg ont affirmé leur attachement à l'accord. Ce qui révélé l'ampleur de la fracture aux USA. 

 

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