Le Salut du monde dans la reconnaissance de La Palestine

Par Mansour M’henni

Nous écrivions ici même, dans une récente chronique, que « l’humanisme veille toujours dans la conscience humaine et [qu’]il importe de toujours ranimer le feu lumineux de cette conscience ». C’était à propos de l’élan international vers la résilience pour manifester contre les horreurs perpétrées par l’armée du sionisme israélien contre la population innocente et impuissante des citoyens de Gaza.

Aujourd’hui, cet élan fait un important pas en avant grâce à l’affirmation, par de nouveaux Etats, de leur décision déterminée à reconnaître officiellement l’État de Palestine, donnant encore la preuve qu’il ne faut jamais perdre espoir dans la conscience humaine et sa flamme humaniste.

D’aucuns s’étonnent que le gouvernement sioniste d’Israël s’entête à aller de l’avant dans le scénario de la terreur, sur le souvenir malheureux de la Shoah où six millions de Juifs ont été persécutés et assassinés par le régime nazi et ses collaborateurs. Mais comme cela a été dit de toute part, il n’est pas tolérable qu’un peuple ayant souffert de la terreur en fasse un prétexte et une occasion de délectation de la vengeance sur un peuple innocent n’ayant rien à voir avec le malheureux événement de la Seconde Guerre Mondiale.

Nous ne pensons pas que tout le peuple juif soit de l’avis de Netanyahou, à preuve tous ses concitoyens qui contestent sa politique. En réalité, fort de certains appuis qu’il pensait non révisables et de certaines connivences malveillantes, Netanyahou veut imposer un état d’esprit de conquête et d’expansion qui, en restant sans impunité malgré son arrogance, finirait par se faire accepter par la communauté internationale comme un fait accompli.

Heureusement, après la noble mobilisation du front du Salut, de nombreux États ont tranché la question en s’alignant sur le droit et la justice, ainsi que sur les nobles sentiments humains ; ils ont enfin reconnu l’État de Palestine car cette reconnaissance est la seule voie concevable pour une paix durable et pour un monde meilleur.

C’est là qu’un problème se pose, celui du véto américain. Peut-être convient-il de parler d’un véto commandé par des responsables politiques des USA, car le peuple américain ne saurait être unanimement aligné sur ce véto. C’est dire combien il est important et urgent de revoir les textes qui gèrent le fonctionnement de l’ONU, même si cela peut s’avérer difficile, voire impossible, en cas d’entêtement irrationnel d’un titulaire du droit de véto. Voilà où en serait alors ce monde dit démocratique : une seule voix peut arrêter toute procédure juste et rationnelle parce qu’un seul membre « privilégié » s’amuse à jouer de son privilège comme une preuve de sa force et de sa commande !

En fait, la vraie force est celle de la raison juste et équitable et la seule éthique est celle qui s’inquiète de la mort non justifiée de n’importe quel citoyen du monde, surtout s’il n’est coupable d’aucun crime, comme c’est le cas pour les enfants et les personnes âgées de Gaza. Il est temps que le monde s’unisse autour des positions corrigées de tous les États ayant opté pour la reconnaissance de l’État de Palestine et d’œuvrer de concert pour une nouvelle politique de pacification du monde en vue d’un vivre-ensemble international marqué par l’intelligence partagée et la solidarité constructive à la couleur de la vraie humanité.