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  • 30/03/2015 à 09:20

Le Sommet de Charm ech-Echeikh (28-29 mars 2015)

Le Sommet de Charm ech-Echeikh (28-29 mars 2015)
Par Khalifa Chater

Le sommet arabe de Charm El-Cheikh, station balnéaire du Sinaï égyptien s’est réuni dans le contexte de la guerre du Yémen.  Ses travaux en ont, évidemment été affectés. Il fut dominé par l’opération « la tempête décisive», qui rassembla, sous la direction de l’Arabie Saoudite, dix Etats arabes, à savoir les pays du Golfe, à l’exception d’Oman, l’Egypte, la Jordanie et le Maroc. Autres questions tragiques, à son ordre du jour : la Syrie, la Libye, le développement de Daeche et du terrorisme. 
Le retour décisif de l’Egypte sur la scène arabe, la prise de distance de l’Arabie Saoudite, des Emirats et du Bahreïn, des velléités théocratiques et la relativisation du jeu de rôle du Qatar ont influencé certainement les travaux du Sommet. Ils ont permis aux Etats arabes, à une ou deux exceptions près,  de présenter un front commun contre les dérives. Il était certes difficile de parvenir à un consensus, sur les questions de la Syrie et de la Libye, vu les relations différentielles des Etats arabes, avec les protagonistes. Le discours de compromis sur une solution politique, fruit d’un dialogue national, est un vœu pieux.  Aucun accord en vue, dans les cas syrien et libyen,  pour une sortie de crises. Les guerres civiles se poursuivraient, vraisemblablement, mettant en péril leurs populations et affectant les pays du voisinage. Par contre, l’intervention de la coalition au Yémen bénéficia de l’accord des chefs d’Etats arabes.  L’Irak, lui-même, dont le gouvernement chiite est hostile à l’intervention contre les Houthis chiites,  adopta un politique de compréhension. Pouvait-il, d’ailleurs, prendre le contrepied de la plupart des pays arabes et se démarquer, en faisant valoir une alliance exclusive avec l’Iran ? 
Autre décision importante, les chefs d'Etat de la Ligue arabe se sont entendus sur le principe de créer une force militaire conjointe, pour porter secours aux pays arabes menacés. Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, qui a défendu, avec enthousiasme,  cette initiative n'a pas détaillé ce que serait cette force, ses objectifs et sa composition. Les 21 chefs d'Etat et monarques présents ou représentés, sur les 22 membres que compte la Ligue, sont tombés d'accord sur une résolution présentée par l'Egypte, à cet effet.  Abdel Fattah Al-Sissi était, depuis plusieurs mois, à la tête des leaders arabes réclamant la constitution d'une telle force conjointe. La Ligue des Etats arabes, tenant compte de l’opposition de l’Irak et ménageant les réserves éventuelles, laisse aux Etats le libre choix et accepte que la participation soit facultative.  La création d’une force militaire arabe constitue une première. L’opération militaire au Yémen, est considérée par les dirigeants arabes comme un « test » pour leur future force conjointe. Cependant, la bipolarité idéologique et religieuse et la démarcation qu’elle dessine, inscrivent la constitution d’une force arabe unie, comme une mesure de conjoncture. Elle  serait mise à l’épreuve par les alliances et vraisemblablement reportée. 
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