- Actualité
- Chronique
- 15/03/2025 à 11:58
L’Ecole entre la transmission du savoir et la culture de la libre pensée

Par Mansour M’henni
Pendant que le « Laboratoire de Recherche Ecole et Littératures » de l’Université de Sousse s’affaire à organiser, les 22 et 23 avril 2025 en partenariat avec le Collectif CURA, la première édition d’un colloque international annuel baptisé « Aujourd’hui l’école », le commentaire d’un ami sur sa page facebook a retenu mon attention : « Lorsque la famille transmet les valeurs et enseigne la vie, l'école peut alors se consacrer pleinement au savoir. Tout commence à la maison. »
Cette affirmation vaut l’intérêt qu’on lui doit en tant qu’opinion respectable et discutable et me semble ouvrir déjà la voie à la réflexion envisagée par le colloque de Sousse dont le sous-titre de sa première édition est : « L’Ecole et les littératures entre la transmission du savoir et la culture de la libre pensée ».
En effet, ce qui se dégage de l’opinion diffusée sur facebook, c’est une répartition des rôles entre la famille et l’école en termes de spécificité et de complémentarité et on pourrait exprimer cela de la façon suivante : la famille est première, elle transmet les valeurs et enseigne la vie ; puis vient l’école pour communiquer le savoir.
Nul doute que la famille est première puisqu’elle constitue le cadre originel de la vie et de la manière dont s’initie en chacun la façon de la voir, d’y être et de la concevoir. Ces trois étapes me semblent figurer la naissance et l’évolution de la conscience de l’individu et me paraissent justifier le sens conceptuel de l’école en tant qu’opération psycho-sociale débordant le cadre institutionnel de l’école en tant qu’établissement d’enseignement.
C’est dans le cadre de ce concept large et multidimensionnel que se conçoit l’école comme une conscience de la vie, dont le rôle commence avec la vie et finit avec elle, et qui justifie la citation, qui n’est pas textuellement un ‘hadith comme prétenu par certains, mais juste une sagesse communément admise : « Demande le savoir du berceau au tombeau ».
A la rencontre de toutes les pistes de réflexion qu’ouvrirait l’interrogation de la notion « École », apparaît clairement, me semble- t-il, l’intérêt majeur de l’intitulé de cette édition inaugurale du colloque de Sousse portant sur la mission de l’école entre sa mission de transmission du savoir et celle de la culture de la libre pensée.
En effet, au centre de cette réflexion devrait se poser la question du rapport entre la tradition, comme un contenu culturel, et la modernité comme une manifestation de la pensée libre, la première étant instructive et la seconde étant auto-formatrice. En arrière-fond de cette réflexion, se pose sans doute la question de la dichotomie « responsabilité et liberté » ; cependant, il conviendrait d’éviter d’y confondre la responsabilité avec l’aliénation et la soumission absolue aux règles de la tradition ni d’associer la liberté à l’anarchie.
La tradition est, du point de vue de la libre pensée, une matière à repenser continuellement pour en retenir ce qui peut être initiateur d’une conduite du présent vers un avenir meilleur et plus riche en un savoir adapté aux ambitions du futur. De son côté, la libre pensée n’est pas à concevoir comme une rupture absolue avec le passé, ni avec les règles d’une socialité, certes toujours en évolution mais adaptable à une évolution rationnelle et progressive vers le meilleur vivre-ensemble.
Voilà pourquoi, l’École, à quelque niveau qu’on la conçoive, nous paraît devoir être foncièrement conversationnelle si elle ne veut pas trahir l’éthique sur laquelle elle devrait se baser. Voilà une brève réflexion, en attendant le compte rendu des conversations du colloque de Sousse et d’autres conversations analogues !
Retour Cette affirmation vaut l’intérêt qu’on lui doit en tant qu’opinion respectable et discutable et me semble ouvrir déjà la voie à la réflexion envisagée par le colloque de Sousse dont le sous-titre de sa première édition est : « L’Ecole et les littératures entre la transmission du savoir et la culture de la libre pensée ».
En effet, ce qui se dégage de l’opinion diffusée sur facebook, c’est une répartition des rôles entre la famille et l’école en termes de spécificité et de complémentarité et on pourrait exprimer cela de la façon suivante : la famille est première, elle transmet les valeurs et enseigne la vie ; puis vient l’école pour communiquer le savoir.
Nul doute que la famille est première puisqu’elle constitue le cadre originel de la vie et de la manière dont s’initie en chacun la façon de la voir, d’y être et de la concevoir. Ces trois étapes me semblent figurer la naissance et l’évolution de la conscience de l’individu et me paraissent justifier le sens conceptuel de l’école en tant qu’opération psycho-sociale débordant le cadre institutionnel de l’école en tant qu’établissement d’enseignement.
C’est dans le cadre de ce concept large et multidimensionnel que se conçoit l’école comme une conscience de la vie, dont le rôle commence avec la vie et finit avec elle, et qui justifie la citation, qui n’est pas textuellement un ‘hadith comme prétenu par certains, mais juste une sagesse communément admise : « Demande le savoir du berceau au tombeau ».
A la rencontre de toutes les pistes de réflexion qu’ouvrirait l’interrogation de la notion « École », apparaît clairement, me semble- t-il, l’intérêt majeur de l’intitulé de cette édition inaugurale du colloque de Sousse portant sur la mission de l’école entre sa mission de transmission du savoir et celle de la culture de la libre pensée.
En effet, au centre de cette réflexion devrait se poser la question du rapport entre la tradition, comme un contenu culturel, et la modernité comme une manifestation de la pensée libre, la première étant instructive et la seconde étant auto-formatrice. En arrière-fond de cette réflexion, se pose sans doute la question de la dichotomie « responsabilité et liberté » ; cependant, il conviendrait d’éviter d’y confondre la responsabilité avec l’aliénation et la soumission absolue aux règles de la tradition ni d’associer la liberté à l’anarchie.
La tradition est, du point de vue de la libre pensée, une matière à repenser continuellement pour en retenir ce qui peut être initiateur d’une conduite du présent vers un avenir meilleur et plus riche en un savoir adapté aux ambitions du futur. De son côté, la libre pensée n’est pas à concevoir comme une rupture absolue avec le passé, ni avec les règles d’une socialité, certes toujours en évolution mais adaptable à une évolution rationnelle et progressive vers le meilleur vivre-ensemble.
Voilà pourquoi, l’École, à quelque niveau qu’on la conçoive, nous paraît devoir être foncièrement conversationnelle si elle ne veut pas trahir l’éthique sur laquelle elle devrait se baser. Voilà une brève réflexion, en attendant le compte rendu des conversations du colloque de Sousse et d’autres conversations analogues !
Les Dernières Vidéos
Les Dernières Actualités