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  • 28/07/2017 à 10:22

Libye, la rencontre de Paris

Libye, la rencontre de Paris

Pr. Khalifa Chater

Grand coup médiatique,  le président français Emmanuel Macron a réussi à réunir, mardi 25 juillet,  les deux chefs rivaux de Libye, le Premier ministre du gouvernement d'union nationale (GNA),

reconnu par l'Onu, Fayez Seraj, et le chef militaire Khalifa Haftar, homme fort de l'est libyen. Ils ont été reçus l'un après l'autre en milieu d'après-midi par le chef de l'Etat français au château de la Celle-Saint-Cloud (Yvelines), non loin de Paris. Les deux chefs libyens se sont par la suite retrouvés pendant une heure et demie autour de la même table en présence d'Emmanuel Macron et de l'émissaire spécial de l'Onu Ghassan Salamé, qui doit prendre ses fonctions jeudi. Ils ont été reçus l'un après l'autre en milieu d'après-midi par le chef de l'Etat français au château de la Celle-Saint-Cloud (Yvelines), non loin de Paris. Les trois hommes se sont par la suite retrouvés pendant une heure et demie autour de la même table en présence d'Emmanuel Macron et de l'émissaire spécial de l'Onu Ghassan Salamé, qui doit prendre ses fonctions jeudi.

"Aujourd'hui, affirma, optimiste le président français, le Premier ministre Seraj et le général Haftar peuvent devenir des symboles de l'unité nationale et d'un engagement de la réconciliation et la paix".  Dans leur déclaration commune en dix points - agréée mais non signée par les deux parties - les deux dirigeants soulignent que la solution à la crise ne peut passer que par un processus de réconciliation nationale associant tous les Libyens. "Nous nous engageons à un cessez-le-feu et à nous abstenir de tout recours à la force armée pour ce qui ne ressort pas strictement de la lutte antiterroriste", affirment les deux leaders libyens. L’accord de Skhirat, signé le 17 décembre 2015 et qui peine à être appliqué, est confirmé par les deux protagonistes. Il sera réactualisé, en tenant compte des nouveaux rapports de forces et essentiellement du développement du pouvoir du maréchal Haftar.

Peut-on parler d’une sortie de crise ? L’accord ne précise pas les modalités d’intégration des différentes forces qui se battent sur le terrain et surtout sur les processus d’un  désarment général. Fait d’évidence, il opère, par le choix de Faiez Seraj, qui dispose d’une légitimité internationale et du maréchal Haftar, qui incarne une légitimité militaire de fait, une réduction des acteurs sur le terrain, dont l’actualité confirme leur relativisation : «seigneurs de guerre», certains chefs de tribus etc.,  outre les multiples factions terroristes, que l’accord dénonce. "La médiation libyenne est pragmatique. Elle tient compte des réalités du terrain et des rapports de force qui prévalent", a déclaré Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française sur Twitter.

L’accord atteste que la crise libyenne inquiète les pays du voisinage et l’Europe. «C'est un processus qui est essentiel pour l'Europe tout entière. Car si nous ne réussissons pas ce processus, à travers les risques terroristes, à travers les conséquences migratoires qu'un tel échec produirait, les conséquences sur nos pays sont directes», a commenté Emmanuel Macron. Cet accord, pourrait- il s’inscire dans une réconciliation régionale arabe? 

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