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  • 27/05/2021 à 15:18

Macron «reconnaît» les responsabilités de la France dans le génocide du Rwanda

Macron «reconnaît» les responsabilités de la France dans le génocide du Rwanda
Emmanuel Macron n'a pas présenté d'«excuses», comme le réclamaient certains responsables rwandais et français, mais il a déclaré espérer que ceux qui «ont traversé la nuit» du génocide des Tutsis puissent «nous faire le don de nous pardonner». 
Le président a prononcé cette allocution solennelle très attendue au début de sa première visite au Rwanda, après avoir visité le mémorial où reposent les restes de plus de 250.000 victimes du génocide, sur une colline de Kigali.
Il était ensuite attendu par son homologue Paul Kagame pour un entretien et une conférence de presse commune, au cours de laquelle le président rwandais devrait réagir au discours.
Egide Nkuranga, le président de la principale organisation de rescapés Ibuka, a regretté que le président français n'ait «pas présenté clairement des excuses au nom de l'État français» ni «même demandé pardon». Mais «il a vraiment essayé d'expliquer le génocide et la responsabilité de la France. C'est très important, ça montre qu'il nous comprend», a-t-il ajouté.
L'objectif affiché d'Emmanuel Macron est de «finaliser» la normalisation des relations avec le Rwanda après «27 années de distance amère (...) d'incompréhension, de tentatives de rapprochement sincères mais inabouties». La France a fait «trop longtemps prévaloir le silence sur l'examen de la vérité», a-t-il regretté en s'adressant à une centaine de personnes.

En 2010, Nicolas Sarkozy, le seul président à s'être rendu à Kigali depuis le génocide, avait déjà reconnu de «graves erreurs» et «une forme d'aveuglement» des autorités françaises ayant eu des conséquences «absolument dramatiques».
Pour Emmanuel Macron, la France n'a cependant «pas été complice» des génocidaires, ce qu'avait également conclu le rapport d'historiens dirigé par Vincent Duclert remis en mars.
«Les tueurs qui hantaient les marais, les collines, les églises n'avaient pas le visage de la France», a-t-il déclaré. «Le sang qui a coulé n'a pas déshonoré ses armes, ni les mains de ses soldats qui ont eux aussi vu de leurs yeux l'innommable, pansé des blessures, et étouffé leurs larmes».

Mais «au lendemain, alors que des responsables français avaient eu la lucidité et le courage de le qualifier de génocide, la France n'a pas su en tirer les conséquences appropriées», a-t-il poursuivi dans son discours. «En voulant faire obstacle à un conflit régional ou une guerre civile, elle restait de fait aux côtés d'un régime génocidaire.
En ignorant les alertes des plus lucides observateurs, la France endossait une responsabilité accablante dans un engrenage qui a abouti au pire, alors même qu'elle cherchait précisément à l'éviter», selon lui.
Agences
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