Le propre des grandes personnalités, c’est qu’on sent plus leur importance après qu’ils nous quittent : on revient alors sur leurs faits et gestes et on essaie d’en tirer les leçons qui se doivent. Tel est Bourguiba en Tunisie, n’en déplaise à ses incorrigibles ennemis.

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  • 06/12/2013 à 11:30

Mandela s’en va, il nous confie un testament d’humanité et d’humilité par Mansour M'HENNI

Mandela s’en va, il nous confie un testament d’humanité et d’humilité par Mansour M'HENNI

Le propre des grandes personnalités, c’est qu’on sent plus leur importance après qu’ils nous quittent : on revient alors sur leurs faits et gestes et on essaie d’en tirer les leçons qui se doivent. Tel est Bourguiba en Tunisie, n’en déplaise à ses incorrigibles ennemis.

Tel est Mandela que certains sourds n’ont su écouter quand il leur montrait la voie du succès.Il va de soi que je parle ici des personnes intelligentes, capables d’humilité et d’humanité, car Mandela, c’est d’abord cela : Humanité, humilité ! Voilà bien un beau et bon slogan pour le monde de demain !

Voilà un homme dont l’endurance militante, 27 ans durant dans les prisons les plus cruelles, vient à bout des systèmes sécuritaires les mieux lotis (la CIA) et du pouvoir le plus banni (l’Apartheid) ! Voilà qu’après la victoire, il ne manifeste aucune rancœur pour ses ennemis d’hier, ses bourreaux et ceux de son peuple, pour mettre sa main dans la leur et construire ensemble, dans la réconciliation nationale et le vivre-ensemble intériorisé, une nation pluraliste, démocratique et solidaire ! Il fallait le faire pour ce pays, il fallait le faire pour l’humanité, comme une leçon à la postérité. Mandela l’a fait et s’est contenté de dire : « Je n’ai rien fait » ! Grande leçon d’humilité, après la leçon d’humanité.

Si l’Afrique du Sud est aujourd’hui dite une « nation arc-en-ciel », c’est bien grâce à la sagesse de ce grand homme Nelson Mandela, hissé à juste titre au statut de « patrimoine commun de l’humanité ».

Oui, il a bien mérité ce statut, notre héros, et il en est amplement digne ; mais nous, avons-nous encore mérité ce grand homme qui est notre patrimoine universel ? Posons un peu cette question aux pauvres gens qui nous entourent, un peu partout dans la sphère du monde, mais surtout dans notre petit cercle !

Mandela a salué ce qu’il y a eu en 2011 dans la région et s’est pressé de tirer la sonnette d’alarme. Il a prévenu contre ce qu’il fallait éviter, il a montré ce qu’il fallait adopter, il a parlé et écrit des lettres qui sont restées des lettres mortes, parce que leurs destinataires sont de l’ordre de ceux que le Coran désigne comme « des sourds, muets et inconscients ».

D’ailleurs cela ne les empêchera pas, ne les empêche pas déjà de se reconnaître de Mandela, avec une arrogance inhumaine et une fatuité indigne, qui soulignent l’énorme distance entre le dire et le faire.

Osons croire que de leur aveuglement coupable et de leur cécité insensible, ils pourront un jour se réveiller, peut-être à l’occasion de cette mort annoncée mais combien douloureuse, comme une mort inattendue malgré tout, comme un désir d’humanité nourri dans un immense personnage !

Formulons cela comme un espoir, comme une attente, et pensons au dicton de chez nous : Il vaut mieux attendre que souhaiter !

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