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  • 12/08/2015 à 14:47

Moyen-Orient, la conjoncture iranienne ?

Moyen-Orient, la conjoncture iranienne ?

Pr. Khalifa Chater


L’accord historique conclu entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies renforcés par l’Allemagne (Vienne, 14 juillet 2015), annonce  une nouvelle carte  d'influences au Moyen-Orient. 

L'accord transgresse les alliances dominantes et érigent l'Iran, en éventuel nouveau partenaire des USA.  Washington et Téhéran, affirment certes qu'il ne concerne que la question nucléaire, sans perspective d'alliance des relations. La réalité atteste néanmoins un rapprochement effectif entre les ennemis d'hier. En tout cas, il marque, de fait, la fin de l'alliance exclusive avec les pays du Golfe. L'accord suscita l'inquiétude des pays du Golfe (déclaration de Rached az-Zayani, Secrétaire Général du Conseil du Golfe, in Charq Awsat, 15 juillet 215).

Diagnostic hâtif d'un analyste: "C'est la fin de la décennie de la Turquie et le début de la décennie de l'Iran" (Antoine Sfeir, "la Turquie entre en guerre", France 5, émission c dans l'air, 11 aout 2015). Rejetant cette thèse, Amr Moussa, ancien Secrétaire Général de la Ligue des Etats Arabes, a affirmé : "Ni l'Iran, ni la Turquie, ni Israël ne peuvent s'assurer le leadership du Moyen-Orient. Seul peut l'exercer un acteur arabe. L'Iran ne peut dominer l'aire arabe, utilisant l'opposition entre chiites et sunnites". Démentant un observateur qui aurait affirmé que l'Iran domine sept capitales arabes, qu'elle reconstruisait l'ancien empire perse, il affirma que "la reconstruction doit avoir comme objectif, la coopération et non l'affrontement" (Forum d'Assilah, "les Arabes, être ou ne pas être ?", Fouad Fellous, Charq Awsat, 11 aout 2015).

Nous ne pouvons ignorer les ambitions iraniennes. Citons, dans ce domaine la déclaration d'un représentant du Guide Khameini : " Bahreïn, la Syrie, l'Irak et le Yémen, constituent notre profondeur stratégique" (déclaration d'Ali Saïdi, Al-Quds al-Arabi, 11 aout 2015). De fait, les ambitions de la Turquie ont été bien redimensionnées. Mais la carte géopolitique ne peut occulter les puissances régionales arabes, à savoir l'Arabie Saoudite et l'Egypte au Moyen-Orient. Observateur averti, Pierre Razoux relève un changement de statut régional des USA, au Moyen-Orient, "un arbitre plutôt qu'un joueur, dans l’incroyable partie d’échecs à laquelle se livrent sans merci les principaux acteurs de la région (Pierre Razoux, "Tribune n°673, site Internet de la RDN, 16 juillet 2015).  Nous pensons plutôt que les USA souhaitent rester maîtres du jeu, tout en tenant compte du  nouveau rééquilibrage des forces, en faveur de l'Iran. Wait and see.

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