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  • 07/12/2018 à 09:17

Notre mal s’est-il généralisé ?

Notre mal s’est-il généralisé ?

Par Mansour M’henni

S’il est vrai qu’une partie importante de notre mal nous vient de nos politiciens, il n’en est pas moins vrai que le reste vient de nous, tous autant que nous sommes. Le reconnaître et décider de changer est devenu urgent car tout l’avenir de notre société en dépend.

Nos politiques devraient se regarder dans le miroir de l’éthique du vivre-ensemble avec assez d’altruisme et d’humilité, ce qui leur permettrait peut-être de dépasser, au moins pour un temps, leurs conflits et de converger vers l’intérêt collectif. Certains d’entre eux rendraient un grand service à leurs propres personnes et à leur image de marque, ainsi qu’à la culture de l’intercommunication respectueuse, en se départant d’un langage ne pouvant convenir à des personnes qui prétendent agir pour le bien de la patrie et pour l’avenir des jeunes générations. Est-ce les manières de la voyoucratie qu’ils doivent montrer à ceux-ci ?

De fait l’arrogance tend à devenir de règle partout où c’est la conversation sereine qui devrait régner, pour négocier tous les intérêts avec le maximum de réalisme et de rationalité ! Rien qu’à voir certaines interactions entre des syndicats et des responsables, on prend conscience du dérapage ahurissant que connaît notre société. Plus grave encore, cela se fait au nom de la démocratie ? Quelle tristesse d’aboutir à une fâcheuse confusion entre la démocratie et la voyoucratie !

Dans ce marasme qui tend à se généraliser, ou que d’aucuns cherchent à tout faire pour le voir se généraliser, on semble peu se soucier du sens du travail qui s’en ressent terriblement et de la conscience professionnelle qui en accuse un coup terrible. C’est ce dont on se rend compte à chaque service administratif qu’on sollicite et qui est pourtant un droit citoyen. On en a la preuve la plus convaincante dans certains établissements publics et dans certaines municipalités dotées, nous chante-t-on, des premières équipes démocratiquement élues. Parfois, un document d’urgente nécessité, devant être délivré dans un délai de quinze jours, prend effrontément plusieurs mois, les fonctionnaires de contact renvoyant toujours la balle dans le camp de leurs supérieurs hiérarchiques.

Ces rapports conflictuels régnant dans les administrations ont contaminé les établissements d’éducation et d’enseignement, ou c’est peut-être l’inverse. Et là aussi, on ne sait si c’est le résultat de notre système éducatif ou celui d’une défaillance de la conscience citoyenne et de la morale éducative, à quelque niveau qu’on se place dans l’opération d’éducation : enseignants, syndicats, administration, parents et enfin, vraiment en fin de classement, les élèves.

En effet, que peuvent apprendre ces derniers de ceux qu’ils sont censés prendre pour modèles, en les voyant se soucier de tout, sauf de l’intérêt de leurs élèves. Ils apprendraient certes qu’ils doivent tenir à leurs droits, mais la façon de le faire est-elle la meilleure ? Faut-il pour cela bafouer l’Etat et ses institutions, ses lois et sa constitution ? Un déchirement s’empare d’eux, ces jeunes ne sachant dans quel travers on les entraine, et ne pouvant percevoir une ligne droite et claire, conduisant au droit par la force de la loi.

Car tout comme l’esprit de conversation a perdu ses droits dans la cacophonie collective, l’esprit des lois est en train de perdre sa raison.

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