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  • 12/12/2013 à 12:23

Oye Oye... une nouvelle banque est dans la place

Oye Oye... une nouvelle banque est dans la place

Les férus des news financières en Tunisie vivent ces derniers jours au rythme de l’annonce de la venue d’un nouveau-né sur la scène bancaire. Il s’agit de Al Baraka Bank Tunisia.Je vais commencer par une brève présentation de cette banque pour par la suite poser quelques questions et comme à l’accoutumée c’est à vous de juger.

Al Baraka Bank Tunisia est l’ex-Best Bank (BEIT ETTAMWIL SAOUDI TOUNSI – BEST BANK », du groupe cheikh Salah Kamel qui est très connu dans le secteur bancaireoff shore (pour simplifier, disons que la banque BEST BANK propose ses produits de financement bancaires et d’investissement aux personnes physiques non résidentes ainsi qu’aux entreprises étrangères et aux entreprises locales industrielles et agricoles).

Elle est présente en Tunisie depuis 30 en tant que banque non-résidente.Al Baraka Bank a obtenu, le 07 janvier 2013, un agrément lui permettant le changement de son statutde banque non résidente en une banque résidente. L’objectif déclaréest d’ouvrir d’ici 2018, 50 agences en Tunisie, à raison de 10 agences par an et d’atteindre 5% du marché bancaire.

La spécificité de cette banque est la finance islamique qui met des produits tels que la Mourabaha, l’Ijara (leasing).

L’ex BEST proposera ainsi des produits innovants jusqu’ici inusités en Tunisie, notamment la participation au capital et le capital-développement dans une large gamme bien appropriée aux besoins de l’économie.

Mais il y a plus grave.La Tunisie est un pays de 11 millions d’habitants,dotéd’un tissu économique composé essentiellement de PME PMI œuvrant dans les trois secteurs économiques à savoir le primaire, secondaire et tertiaire. De plus, le secteur bancaire tunisien englobe une trentaine de banques (sur-bancarisé, et ne permettant pas un financement efficient de l’économie) toutes de petites tailles (En 2011 la première banque Tunisienne pointe point à la 48ème place africaine), ce qui empêche ces banques de financer de grands groupes et d’aller vers l’avant. Cette atomisation des banques tunisienne a poussé certaines d’entre elles à s’allier (contraintes ou volontaires là ce n’est pas notre problème) avec des banques étrangères telle que la Société générale (UIB), la BNP PARIBAS (UBCI)… Malgré ces alliances, le secteur bancaire reste très précaire.Si on ajoute à ce qui précède que la tendance mondiale est vers la fusion des banques et que même au niveau tunisien, une fusion est envisagée entre la BH, la BNA et la STB, est-il judicieux d’accueillir un nouvel acteur dans la place financière ?Sachant qu’Al Baraka Bank sera la deuxième banque islamique en Tunisie après celle de ZITOUNA BANK,une séried’interrogations me vient à l’esprit.

La finance islamique étant un concept très compliqué à saisir (même pour les professionnels) et surtout à expliquer à monsieur tout le monde,à quel point le tunisien la maitrise-t-il ? Serait-il capable de distinguer le vrai du faux dans les produits islamiques proposés ou devrait-il croire sur parole ces banques ? Est-ce que les autres banques sont en infraction de la Chariaa et devraient elles changer de direction ? Comment Al Baraka Bank va t elle se positionner ?Toutes ces questions me laissent dubitatif quant à l’apport de notre secteur bancaire structuré dans sa relation avec l’entrepreneur d’une manièreoligopolistique avec des marges réalisées très élevées où la banque, est en train d’imposer ses conditions avec des taux d’intérêt élevés et des garantiestoujours exigées. En conclusion, malgré tout, souhaitons la bienvenue à ce nouvel arrivé au secteur en espérant qu’il  contribue à l’essor de notre économie nationale.Quant au secteur bancaire, un chantier énorme l’attend pour être au moins au niveau des meilleurs en Afrique.\

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