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  • 10/11/2015 à 10:14

Palestine : la défection de la communauté internationale !

Palestine : la défection de la communauté internationale !

Pr. Khalifa Chater


Qu'on l'appelle, soulèvement palestinien, ou simplement "agressions aux couteaux", "épuisante guerre à petit feu", selon une vision partisane et unilatérale, du pouvoir colonial,  la reprise de l'intifadha constitue l'actualité essentielle du Moyen-Orient. Dans le contexte du blocage du processus d'Oslo, de l'occupation et de l'institution  de l'apartheid, en conséquence, les colons israéliens ont mis à profit, la guerre d'usure contre les Palestiniens, pour effectuer de véritables chasses à l'homme. Citons, à titre d'exemple, l'incendie, le 31  juillet 2015, de la maison d'une famille palestinienne, dans le village de Douma en Cisjordanie. Ali Dawabsheh, 18 mois, et ses deux parents trouvaient la mort. L'impunité des agresseurs israéliens, pourtant connus, scandalise les proches de la famille Dawabsheh, alors qu’un autre nourrisson a trouvé la mort, vendredi 30 octobre, dans la région de Bethléem et que les tensions restent toujours très vives dans la région. La reprise de l'Intifadha fut une réaction spontanée.

Depuis lors, les affrontements entre jeunes palestiniens et forces israéliennes se poursuivent quotidiennement. De Jérusalem, les violences se sont déplacées en Cisjordanie notamment à Hébron. La plus grande ville de Cisjordanie est le théâtre d’attaques souvent plusieurs fois par jours. Escalade de la répression, le gouvernement israélien a donné carte blanche aux forces israéliennes qui n’hésitent pas à tuer les assaillants. Ménageant l'occupant, la presse internationale évoque volontiers une simple "guerre des nerfs, entre colons et palestiniens" (titre  par exemple, de l'article de Cyrille Louis, Le Figaro, 16 octobre 2015).  Une telle définition de l'intifadha est abusive. Elle contredit d'ailleurs l'analyse de l'auteur qui  évoque les "attaques  contre les villages palestiniens qui s'enchainent",  des "violences perpétrées, en présence de l'armée". Il cite une ONG israélienne,  qui affirme que "des soldats ont accompagné les colons dans leurs équipées et ont utilisé leurs armes de maintien de l'ordre  contre les Palestiniens" (Ibid).  Prenons la juste mesure de la gravité de ces « exécutions extrajudiciaires». Cet état de fait s'explique par la défection de la communauté internationale et son indulgence vis-à-vis de l'occupation.  Le dernier round des négociations entre Israéliens et Palestiniens, amorcé par le Secrétaire d'Etat américain, John Kerry, durant l'été 2013, s'est soldé, neuf mois plus tard par un fiasco.

Peut-on dire que les accords d'Oslo sont désormais "caducs" ? (Cyrille Louis, "quels scénarios, après le processus d'Oslo", Le Figaro, 12 octobre 2015).  Ils ont été certes bloqués et vidés de leur subsistance. Mais leur remise en cause conforterait l'alternative coloniale que la communauté internationale condamne. Fait d'évidence, l'insatisfaction croissante de l'opinion palestinienne est réelle. Le statu quo ne peut se perpétuer. Cet état de fait annoncerait  un embrasement général. Ne faudrait-il pas mettre à l'ordre du jour une effective internationalisation du conflit et un recours aux organisations internationales ? 

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