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  • 20/02/2020 à 09:50

Quand on n’a pas ce que l’on aime…

Quand on n’a pas ce que l’on aime…
Par Mansour M’henni 




« Quand on n’a pas ce que l’on aime il faut aimer ce que l’on a », voilà bien un proverbe universel que les êtres humains se sont trouvé pour faire contre mauvaise fortune bon cœur ! Est-ce le cas de l’évoquer aujourd’hui à propos d’un gouvernement qui a fini par se former à l’ultime délai, contre vents et marées ?
Sans doute en sera-t-il ainsi pour quelques-unes des figures ou des formations politiques qui avaient mis trop d’espoir dans l’actuelle circonstance pour avoir une part rassasiante de ce qui leur paraissait comme un gâteau à partager.
D’autres seraient dans la jubilation d’avoir fait échouer des plans et des stratagèmes de leurs adversaires pour faire passer certains de leurs tuyaux dans des canaux supposés aboutir à des issues heureuses. D’autres enfin, à des degrés divers d’indifférence ou de peu d’intérêt, regardent et écoutent sans humeurs, avec juste une ironie au bout des lèvres, le spectacle parfois farcesque mettant en jeu l’existence même de la plus large part des citoyens avec un cynisme sans vergogne.
De fait, tout cela n’est que littérature, peut-être, car l’essentiel est qu’en Tunisie, aujourd’hui, nous avons peut-être évité le pire par la formation d’un gouvernement, pourvu que l’on ne se retrouve pas dans un pire non moins périlleux.
En effet, nous savons qu’après force tractations, bras de fer et coups de force, ce nouveau gouvernement a fini par se constituer avec le principal compromis, celui de se faire voter par un parlement qui y trouvera son premier bénéfice, celui de sa non dissolution.
D’aucuns diraient : le reste viendra après.
Au besoin, une motion de censure… Cela se murmure ou se lit entre les lignes, mais cela n’est peut-être aussi qu’une stratégie de marchandage et un moyen d’intimidation.
Bref, d’un côté comme de l’autre pour tous les duels en jeu, on se trouve des arguments de victoire et on souligne des signes de défaite pour l’adversaire.
Sans doute est-ce là la nature même du jeu politique, surtout chez nous, ces dernières années, et il a pour nom « la transition démocratique ».
Devons-nous donc nous féliciter d’avoir réussi cette autre étape de la transition, histoire d’oublier au moins notre misère et les sables mouvants dans lesquels nous risquons de nous engloutir ? Ce peut être le cas pour certains, mais pour l’essentiel de notre avenir, nous devrions plutôt dire haut et fort : « Basta, c’est la fin de partie du jeu politique : maintenant l’heure est au labeur. »
Partir ainsi avec un préjugé favorable, pour le bien de la Tunisie et de ses enfants.
C’est qu’aujourd’hui, il nous revient, tous autant que nous sommes, d’assumer la responsabilité de notre bien-être souhaité, de sauver les conditions heureuses de notre vivre-ensemble, de multiplier le rendement de notre productivité et de retrouver en nous le carburant de notre développement solidaire.
Tout cela dans le respect mutuel et dans le sens de l’Etat. Un Etat crédible dans ses engagements et dans sa continuité structurelle.
Un Etat de droit ! Un Etat des droits, mais aussi un Etat des devoirs qui se doivent de tous les côtés.
Pour ce faire, nous avons besoin, ne serait-ce que pour un temps, sortir de la logique du gagnant et du perdant, pour nous inscrire dans la logique solidaire du vivre-ensemble et de la prévention contre la faillite de tout ordre.
Heureux que l’allocution du président chargé du gouvernement ait souligné l’intention de son équipe de faire acte et figure d’un gouvernement de tous les Tunisiens, pour tous les Tunisiens, avec tous les Tunisiens ! Cela nous a changés de ses premières déclarations.
Un grand mérite y revient à des acteurs et des personnalités politiques. Mais encore une fois, un grand bravo à l’UGTT et à l’UTICA ; En attendant d’accorder la même mention au gouvernement et aux citoyens… au Président de la République aussi !
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