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  • 24/07/2025 à 10:15

Qu’apportera cette nouvelle fête de la République ?

Qu’apportera cette nouvelle fête de la République ?

Par Mansour M’henni

Nous voici de nouveau, comme tous les ans en Tunisie, face à cette date symbolique de l’intention de modernisation de ce pays, en l’occurrence la « Fête de la République ». Reste à savoir si chaque commémoration apporte une plus-value à la conscience républicaine et un engagement conséquent pour sa consécration en tant que valeur. Sommes-nous vraiment, à chaque occasion, dans la pensée et dans l’action sincères pour consolider et développer cette réalisation historique du 25 juillet 1957 ?

En y pensant et en consultant certains documents d’archives de notre action associative, l’affiche et l’argument d’une conversation à distance ont retenu mon attention, celle qu’organisait l’association « Questions et Concepts d’Avenir » (QCA) sous le titre « Nous et la République » (Lundi 26 juillet 2021 à 19h00). Je la trouve toujours actuelle et je dirais qu’il serait bon de la généraliser, tous les ans, et de recueillir une synthèse constructive des idées qui en émaneraient, avec l’objectif, convenu et arrêté de les mettre à l’épreuve de la vie pratique. C’est d’ailleurs pour cela que la réflexion de 2021 est proposée en mode conversationnel, étant entendu que la conversation est à retenir comme un concept philosophique et non comme une pratique discursive à effet rhétorique souvent badin, voire pervers.

De l’argument présentant la question posée pour cette conversation, deux phrases me semblent on ne peut plus actuelles : « Cette commémoration a déjà perdu de son aura depuis dix ans déjà [nous dirions quinze ans, aujourd’hui]. Aujourd’hui, plus que jamais, repenser notre république s’impose dans son urgence et dans toute sa gravité, dans les deux sens de la gravité. »

En effet, nous savons que la confusion ou la synonymie des concepts de république et de démocratie ont généré leur banalisation pour le profit de plusieurs manipulations idéologiques. Ainsi, avec le temps, fêter la République devenait juste un rituel formel, exploitable à volonté, sans une sincère implication dans les paris et les défis de la républicanité. Aussi nous trouvons-nous souvent face à des oppositions inconciliables entre des parties, chacune parlant au nom de la Républicanité et glissant imperceptiblement vers la synonymie de la républicanité et de la démocratie. Le cas de la Tunisie depuis le 25 juillet 2021 est fort édifiant à cet effet : quatre ans que nous ne réussissons pas à fournir les conditions favorables à une sincère conversation, plus citoyenne que de couleurs politiques surchargées des notes idéologiques. Ne mettons pas la faute au compte d’une partie plutôt qu’une autre, la responsabilité est à la fois générale et individuelle. Il faudra bien en parler avec ce qui se doit dans le fond et dans la forme.

Le pire, c’est qu’on ne perçoit pas encore, de quelconque côté, une intention sincère d’œuvrer pour la généralisation de l’esprit de conversation dans notre pays. Et même quand le terme est conduit dans un propos, il est davantage chargé du sous-entendu manipulateur et autoritaire du mot « dialogue », dans son sens moderne, que des préalables de la notion de conversation, dans son sens premier et originel. Voilà déjà une conversation ouverte ! Avis aux intéressés.

Comme une commémoration peut en évoquer une autre, celle de la République nous donne l’occasion de féliciter JawharaFm pour son 20ème anniversaire, une entreprise qui, malgré les aléas et les problèmes, essaie de rester dans la pratique la plus honnêtement faisable, en tenant compte de tous les déterminants de son action et en veillant à ne pas perdre les valeurs fondatrices de sa mission.

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