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  • 14/04/2020 à 09:34

Qui survivra verra…

Qui survivra verra…

Par Mansour M’henni

Le Covid 19, comme tous les fléaux qui frappent une population plus ou moins grande en fonction de plusieurs facteurs déterminant leur propagation, aura fonctionné comme un miroir pour chacun individu en soi ou pour les groupements d’individus constitués en différentes configurations sociétales. C’est sans doute pour cela qu’on entend dire, un peu partout, qu’il y aura un après et un avant le covid 19.

En fait, une telle affirmation est un truisme de la première évidence car le temps fait qu’il y a toujours un avant et un après toute chose.

Cependant, le sous-entendu de l’affirmation est que les individus, les sociétés et sans doute aussi la structure internationale vont devoir revoir leurs façons d’être et de faire, aussi bien pour ce qui les concerne spécifiquement que pour ce qui concerne leur mode de vie en société. Cela aussi est plausible, malgré le scepticisme de certains.
Toutefois, il s’agira de se demander d’abord si les choses vont changer pour le meilleur ou pour le pire, ensuite si ce changement va durer ou s’il va être géré pour un retour biaisé à l’ancienne organisation des choses, à l’ordre établi.

Pour une large part, et dans le contexte restreint qui est le nôtre, nous pourrions nous demander si les grands changements dans notre histoire ont restructuré nos vies et notre société pour le meilleur ou s’ils ont tout simplement restauré l’ancienne dynamique de notre conduite moyennant des apparats donnant l’illusion d’une vie nouvelle et d’un être nouveau.

Bon ! tout cela est peut-être de l’ordre d’une certaine philosophie supérieure ! Restons plutôt dans le contexte pratique de notre réflexion de proximité. Le terre à terre, quoi !

La gestion de la pandémie et les problèmes liés au confinement et aux autres mesures de protection et de prévention ont mis, sur le devant de la scène, des catégories socio-professionnelles généralement reléguées au second plan de la visibilité médiatique et de valorisation publique, à moins d’un besoin d’en tirer profit sur les plans politique et/ou économique. Je parle des agents de la santé, tous grades confondus, et de ceux du maintien de l’ordre et de la sécurité. Les conditions de la pandémie ont rappelé aux citoyens que leur propre bien-être et leur assistance en situation de danger dépendent de ces personnes qui n’hésitent pas à s’exposer à la contamination et à la mort pour sécuriser l’ensemble de la société. Pourtant, l’indiscipline de certains d’entre nous ne cesse de leur donner du fil à retordre. Puisse donc notre conscience citoyenne et la responsabilité qu’elle engage nous dicter de nous conformer aux règles imposées par la circonstance, dans le respect de nos protecteurs et nos sauveurs et dans la reconnaissance qui leur est due.

Par ailleurs, cela ne devrait pas nous faire oublier tous ceux qui, dans des conditions en-deçà de la moyenne internationale, sont confinés dans leurs laboratoires, attelés à la tâche dans une course contre la montre pour trouver le moyen médical de parer à la maladie et de l’endiguer définitivement. Ceux-là qui s’appliquent courageusement malgré la modestie, voire la précarité des moyens, méritent notre estime et notre fierté déclarée de les savoir des nôtres. En attendant peut-être une amélioration et une revalorisation du champ de la recherche par une révision de notre politique d’enseignement et de recherche. En effet, comment réussirons-nous à élever le statut de ce secteur et son impact socioéconomique si nos jeunes sont en déroute au début du chemin et nos compétences abandonnées et oubliées à sa sortie ? Les pays qui se respectent ne lâchent ni les uns ni les autres et trouvent toujours le moyen d’en tirer, tous, le meilleur d’eux-mêmes pour le bien de tous.

Attendons voir ce que la pandémie nous apprendra dans ce domaine et ce qu’elle y changera peut-être ! Qui survivra verra.

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